L’ocytocine pourrait-elle améliorer la prise en charge du sevrage d’alcool ?

Alcool

La consommation d’alcool est un problème de santé publique au niveau mondial. Elle génère un grand nombre de décès évitable, 5,9% dans le monde d’après l’OMS.

Le syndrome de sevrage d’alcool apparait dans les 6 à 24h suivant une réduction ou un arrêt brutal des consommations. En l’absence de traitement, les symptômes peuvent évoluer vers des convulsions, un delirium tremens, ou même la mort. Le traitement de référence de ce syndrome repose en particulier sur un protocole d’administration normalisé de benzodiazépines, malgré les effets secondaires qu’ils peuvent générer. Certains auteurs ont évoqué dans une étude pilote l’intérêt de l’administration d’ocytocine en intra-nasal pour ses effets anxiolytiques. Ce traitement montrait une certaine efficacité pour réduire le score de sevrage et la dose totale de benzodiazépine délivrée.

Les auteurs de cette étude ont voulu vérifier dans une étude randomisée, en double aveugle, contrôlée, l’efficacité de cette thérapeutique contre placebo sur un groupe de 40 patients dans les 3 premiers jours de leur sevrage d’alcool. Les patients recevaient soit de l’ocytocine (24 UI x2 /jour), soit un placebo.

Au final, la dose totale moyenne d’Oxazepam n’était pas significativement différente entre les deux groupes (ocytocine vs placebo). Ils ne retrouvaient pas non plus de différence significative en termes d’intensité du sevrage mesurée par l’échelle CIWA.

Le traitement par ocytocine n’a donc pas montré dans cette étude d’intérêt dans la prise en charge du sevrage alcool mais les auteurs recommandent de poursuivre les études afin de mieux évaluer les effets de ce traitement, et de déterminer dans quelles conditions il pourrait avoir une place dans cette indication.

Par Julien Cabé

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