Augmenter de 10 millions d’euros le Fonds de lutte contre le tabac à l’ensemble des substances psychoactives (tabac, alcool, cannabis, etc.) relève d’un effet d’annonce sans commune mesure avec la dimension du problème. Pire, l’alcool est le grand absent du financement de ce « Fonds de lutte contre les addictions liées aux substances psychoactives ».
Pourtant, taxer plus fortement l’alcool est indispensable pour financer la prévention et les soins et surtout pour réduire sa consommation, notamment celle des plus jeunes. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de le rappeler dans son rapport pour réduire les dommages de l’alcool dans le monde. Pourtant les Français sont très favorables à plus de prévention et même 92% d’entre eux souhaitent des mesures protégeant les jeunes (sondage de La Ligue contre le Cancer du 14 juin 2018).
Les excellents résultats obtenus en matière de lutte contre le tabac (1 million de fumeurs en moins en un an) grâce à la hausse du prix du tabac, montrent pourtant la voie à suivre car ils confirment l’efficacité des mesures de taxation et de contrôle du marketing. A contrario, le « grand » plan de prévention de l’alcoolisme du Gouvernement se résume aujourd’hui à une discussion picrocholine sur la taille en millimètres du pictogramme pour les femmes enceintes !
Cette négociation dérisoire avec les lobbies alcooliers n’est à la hauteur ni des ravages causées par l’alcool, ni des attentes des Français qui sont en droit d’exiger une protection cohérente et efficace face aux addictions. L’alcool ne doit pas rester l’éternel trou noir des politiques de prévention de la consommation de produits psychoactifs. Aucun Français ne doute de la puissance de lobbys qui parviennent à museler l’action politique dans le domaine de l’alcool, sujet d’intérêt général qui ligue contre lui le plus grand nombre d’intérêts particuliers.
C’est oublier qu’au-delà des 49 000 morts annuelles causées directement par sa consommation, l’alcool est :
- la deuxième cause de cancers (et la première cause de cancers du sein) ;
- la première cause de démence précoce ;
- la première cause de mortalité chez les 15-30 ans ;
- la deuxième cause d’hospitalisation médicale.
- Une taxe sur les boissons alcoolisées en fonction du gramme d’alcool pur pour financer les soins.
- Une taxe sur les dépenses de publicité – y compris sur Internet – pour financer la prévention.
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