Fin septembre, les éditions Akata sortaient Mon père alcoolique et moi, oeuvre autobiographique de la mangaka Mariko Kikuchi. Sous le pseudonyme de Kaoru Ozawa, l’artiste s’est spécialisée dans les mangas sous forme de reportages dans lesquels elle se mettait en scène vivant des expériences extrêmes. Vivre comme une SDF, se rendre dans la forêt d’Aokigahara (où se suicident de nombreux Japonais et Japonaises)…
Mais si l’autrice a signé Mon père alcoolique et moi sous son vrai nom, c’est bel et bien pour raconter son enfance et témoigner de la difficulté de se construire en tant qu’adulte après avoir subi la violence de l’alcoolisme parental. Le dessin simple, presque naïf, contraste avec l’intense dureté de son récit. Et il n’y a rien de honteux à avoir plusieurs fois les larmes aux yeux pendant la lecture de cette oeuvre forte et salvatrice.
Petite, Mariko dessinait. Mais elle jonglait surtout avec un quotidien rythmé par les crises de son père. Celui-ci souffrait d’un alcoolisme lié à des pressions sociales typiquement japonaises, lesquelles ont contribué à faire éclater la cellule familiale et à brouiller les cartes des rôles parents-enfants.
Au Japon, les employés de bureau sont en effet invités à aller boire entre collègues après le travail afin créer du lien au sein de leur entreprise et d’évacuer la tension du stress. C’est souvent dans un état déplorable, parfois plusieurs soirs par semaine, que les hommes rentrent à la maison où les attendent femmes et enfants.
Le père de Mariko boit non seulement pour son travail, mais également avec ses voisins qui l’accompagnent dans son vice. Et sa famille ne partage avec lui que des moments de gêne, de malaise et d’angoisse. Épuisée par cette vie, la mère de Mariko se suicide. Ses deux petites filles se retrouvent alors seules à gérer la maison…
«Mon père alcoolique et moi», dans les coulisses de l’alcoolisme parental
Dans un manga autobiographique qui déchire le coeur, Mariko Kikuchi explique comment l'alcoolisme de son père a détruit plusieurs vies.
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