
Ce sont dans les Alpes bavaroises que la thérapeute Masha Dmitrichenko accueille neuf nouveaux cobayes pour cette deuxième saison d’une série télévisée qui s’apparente à un drame psychologique sous psilocybine.
Un ancien sanatorium luxueux et sous la neige, le Zauberwald, prison dorée, sœur jumelle de l’hôtel de Shining, est prêt à recevoir neuf nouveaux patients, toujours triés sur le volet par cette femme d’origine russe charismatique connue pour ses thérapies controversées basées sur l’absorption encadrée et dosée d’hallucinogènes, ici des champignons psilocybes.
Les participants volontaires pour cette psychothérapie tout à la fois individuelle et collective acceptent, même dans la résistance parfois, de revivre en hallucinations, particulièrement réalistes, des scènes traumatiques de leur passé encombré de maux essentiellement liés à l’enfance.
Masha se prête elle aussi au jeu de la vérité en s’impliquant parfois dans une ambiguïté thérapeutique qui tient finalement à la double casquette qu’elle porte, à savoir celle de guide soignant et celle de patiente avec des comptes à rendre avec son passé traumatique et ceux qui l’ont investi.
Les participants à cette thérapie sont aussi des sujets d’études contraints par un protocole plus ou moins contrôlé, même s’il est individualisé, et semble-t-il assez fragile. Les débordements sont alors courants quand le setting, c’est-à-dire l’environnement où prend place l’expérience psychédélique, n’est pas toujours assuré et rassurant…
Il est important de souligner que les expériences avancées, reprises depuis quelques années autour des vertus thérapeutiques des substances hallucinogènes pour certaines pathologies résistantes comme la dépression sévère, le stress post-traumatique, ou le sevrage par exemple, sont bien entendu particulièrement vigilantes à l’état d’esprit des patients, leurs motivations et l’environnement d’usage.
Traverser des souvenirs traumatiques pour tenter de les mettre à distance n’a rien d’anodin, et il n’est pas question, à l’opposé de ce qui est proposé dans cette série, d’entretenir un cadre thérapeutique mystérieux, manipulateur, intrusif, voire angoissant.
Ici, semble-t-il, peu importe la méthode, pourvu qu’on atteigne son but, à savoir révéler les mauvaises ondes, les tensions, les regrets, les remords, les frustrations, les vérités cachées, ou les rapports déviants, pour mieux les digérer et se reconstruire. Les neufs patients sont ici sensés repartir chez eux propres comme des sous neufs, à savoir débarrassés de leurs névroses. Ah, si c’était aussi simple…
Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr