En 2004, Rosalie a sombré. La Vaudoise a alors 63 ans et l’heure de la retraite a sonné. Employée de manutention dans une entreprise de médicaments, elle est d’abord soulagée. Son travail est très physique, la fatigue s’est accumulée. D’un autre côté, la perspective de se retrouver à la maison, face aux difficultés de son couple, l’angoisse. «A partir de là, j’ai vraiment exagéré. L’alcool avait toujours été un sujet dans ma vie: j’avais par période une consommation régulière pour calmer mon mal-être quand ça n’allait pas. Puis je pouvais arrêter complètement pendant six mois. Mais après la retraite, j’ai commencé à boire tous les jours. Trop. Je démarrais en fin d’après-midi: des apéritifs, de la bière, du rosé… Assez rapidement, j’ai remarqué que mes mains tremblaient le matin. Je me suis dit: ça y est, je suis foutue.»
Les addictions des seniors, au premier rang desquelles figurent l’alcool et les médicaments, n’occupent que peu de place dans les débats de santé publique.