Voilà des années que les messages de santé publique répètent qu’il ne faut pas boire d’alcool pendant la grossesse. Logiquement, puisque les dégâts sur le développement de l’embryon et du fœtus sont largement connus scientifiquement, quel que soit le stade de la grossesse, y compris dans les premières semaines (voir infographie). Ils sont très variés selon les cas et regroupés sous l’expression «troubles causés par l’alcoolisation fœtale» (TCAF) ou syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) dans leur forme la plus sévère.
Pourtant, en dépit de l’enjeu de santé publique que représente la prise d’alcool pendant la grossesse, notamment dans ses formes nouvelles d’ivresse aiguë (binge drinking), on ne disposait pas, jusqu’à récemment, de chiffres précis sur ce qui se passe en France. Mais Santé publique France a publié mardi des données d’hospitalisation portant sur la période 2006-2013. «Le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France, car l’alcool traverse le placenta et est toxique pour le bébé», remarque François Bourdillon, le directeur de l’organisme public.
Selon les bases de données médico-administratives, on a diagnostiqué chez 3207 enfants un trouble causé par l’alcoolisation fœtale au cours de la période étudiée, «soit environ un enfant par jour», observe Nolwen Regnault, épidémiologiste et coordinatrice du programme de surveillance de la santé périnatale à Santé publique France, «et environ un par semaine avec un SAF», soit 452 enfants entre 2006 et 2013.
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