ALCOOL / Après la chirurgie bariatrique, un risque accru d'alcoolisme ?

Des travaux nord-américains suggèrent qu'une proportion significative de bénéficiaires de certaines interventions de chirurgie bariatrique développe une addiction à l’alcool dans les années suivant l’opération. En l'attente d'une confirmation de ces résultats, les auteurs jugent que des mécanismes physiologiques et psychologiques pourraient être à l'oeuvre.

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En 2010, des chercheurs de l’Université de Pittsburgh ont débuté le suivi d’un peu plus de 2.300 patients bénéficiaires d’une chirurgie bariatrique (principalement par by-pass gastrique et par anneaux gastriques, peu de patients ayant eu recours à l’époque à une sleeve gastrectomie). En 2012, leurs premiers résultats sur cette cohorte étaient publiés dans une revue scientifique, mettant en évidence un accroissement de la proportion de personnes souffrant d’alcoolisme – et d’autres formes d’addictions – dans le groupe. Cinq années plus tard, un nouveau point d’étape a été présenté, qui confirme cette progression.

Pour réellement établir la réalité d’une corrélation entre chirurgie bariatrique et sur-risque d’alcoolisme, ces observations doivent être indépendamment reproduites sur d’autres cohortes. Toutefois, le lien apparaît plausible, à plusieurs égards.

Des effets différents selon le type d’opération

En premier lieu, le taux très élevé de personnes concernées : en effet, un cinquième des personnes sous by-pass gastrique a signalé des symptômes d’addiction à l’alcool durant les cinq premières années de suivi.

Deuxièmement, les résultats diffèrent selon la technique chirurgicale employée (by-pass gastrique ou anneaux gastriques), indépendamment d’autres facteurs de risques [1]. Les symptômes de l’addiction à l’alcool étaient présentes chez 20,8% du premier sous-groupe, contre 11,3% dans le second [2], suggérant l’existence d’un mécanisme biologique.

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