ALCOOL / Baclofène : un risque élevé d’intoxication sévère

Dans une étude menée dans l’ouest de la France, des chercheurs mettent en évidence un risque important d’intoxication grave et alertent les prescripteurs.

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Progressivement, au gré des études, la science affine le profil du baclofène. Le médicament, conçu à l’origine pour traiter les contractures musculaires liées à la sclérose en plaques, est également utilisé dans le sevrage alcoolique. Afin d’évaluer la balance bénéfices-risques de ce médicament, d’encadrer les prescriptions et de suivre les patients, l’ANSM a mis en place une Recommandation Temporaire d’Usage (RTU), au terme de laquelle le laboratoire demandera une extension d’autorisation de mise sur le marché pour l’alcoolo-dépendance en prenant en compte toutes les données scientifiques.

Dont ces dernières en date, parues dans la revue Basic & Clinical Pharmacology & Toxicology. Menée par les centres antipoison de l’ouest de la France qui représentent 12 millions de patients, l’étude se penche sur le risque de surdosage lié au baclofène. Elle prolonge les résultats de précédents travaux réalisés à l’échelle nationale, qui rapportaient un surrisque important d’intoxications volontaires et involontaires (près de 300 surdoses constatées entre 2008 et 2013, dont neuf décès).

Antécédents psychiatriques

Dans la dernière étude, les auteurs se sont penchés sur le profil des intoxications volontaires, assimilables à des tentatives de suicide. Au total, 111 cas de surdoses volontaires ont été dénombrés entre 2008 et 2013 dans l’Ouest. Parmi elles, les centres ont relevé 46 cas d’intoxications graves, dont quatre décès.
La gravité des cas était fortement liée à la présence de troubles psychiatriques chez ces patients. Les symptômes étaient essentiellement neurologiques et cardiovasculaires. « Le baclofène, prescrit à hautes doses, peut conduire à des intoxications sévères, particulièrement chez des patients qui ont des troubles psychiatriques », écrivent les auteurs.

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