La nomination d’Audrey Bourolleau, ex-directrice générale de Vin & Société, le plus important lobby de l’alcool, comme conseillère Agriculture du président de la République, a entraîné des protestations publiques de l’ensemble de la communauté des professionnels de l’addictologie, qu’il s’agisse des universitaires, des professionnels du soins et de la prévention ou des associations d’usagers. Ils ont tous souligné le risque évident de conflit d’intérêts entre la défense de l’intérêt général, la santé publique, et la représentation des intérêts privés pour cette responsable dynamique qui a développé son lobby en utilisant des méthodes et des arguments qui s’inspirent des bonnes vieilles pratiques de l’industrie du tabac, avec les résultats
Vin & Société, sous la houlette d’Audrey Bourolleau, a appliqué à la lettre cette recette classique, comme on peut le constater à la lecture de son site. Face au consensus de la communauté scientifique sur les conséquences sanitaires de la consommation d’alcool (cancers, maladies cardio-vasculaires, maladies neurologiques…), Vin & Société publie sa propre étude sur l’analyse de la littérature scientifique dont la méthodologie caricaturale la disqualifierait immédiatement si elle n’était pas portée par un lobby aussi puissant. Qu’on en juge :
- Le nom des auteurs de l’étude n’est pas public, sinon que le travail a été réalisé par le cabinet de consultants Alcimed,
- Les critères de sélection des 558 travaux scientifiques publiés entre 2007 et 2015 et analysés par Vin & Société ne sont pas détaillés, si bien qu’une étude bidon peut être mise sur le même plan qu’un travail sérieux