ALCOOL / La morale ne suffit pas pour prévenir l'ivresse des jeunes

Pour la Fondation vaudoise contre l’alcoolisme (FVA), Stéphane Caduff a mené en 2016 une action pilote dans un gymnase et une école professionnelle du canton. «En croisant mon expérience professionnelle avec la littérature scientifique, je ressens le besoin d’approcher différemment les adolescents, notamment en milieu scolaire.»

Alcool

Pour la Fondation vaudoise contre l’alcoolisme (FVA), Stéphane Caduff a mené en 2016 une action pilote dans un gymnase et une école professionnelle du canton. «En croisant mon expérience professionnelle avec la littérature scientifique, je ressens le besoin d’approcher différemment les adolescents, notamment en milieu scolaire.»

Familier du travail de terrain, Stéphane Caduff observe depuis plusieurs années la consommation festive d’alcool chez les jeunes lors des nuits lausannoises. Son rapport sur le projet pilote sera transmis à l’Unité de promotion de la santé et de la prévention en milieu scolaire, rattachée à l’Etat. C’est ce groupe interdisciplinaire, réunissant des professionnels de la santé et de l’école, qui discutera ce printemps de la suite à donner aux recommandations. Entretien avec le travailleur social de la FVA, qui a dix-huit ans d’expérience dans la prévention menée auprès des jeunes.

– Qu’est-ce qui vous frappe?
– La consommation d’alcool des jeunes a beaucoup évolué. Pour les adolescents de 15 ans, elle a augmenté jusqu’en 2002. Puis elle se stabilise et on mesure une importante diminution en 2014. Mais, simultanément, pour les 16-20 ans, on enregistre depuis vingt ans une hausse des ivresses ponctuelles avec les risques qui en découlent: accidents, comportements sociaux inadéquats, sexualité à risque. Certains ados ont une consommation d’alcool festive, avec une tendance aux excès ponctuels. Ça se passe surtout les vendredis et samedis soir. A cet âge, on est programmé pour rechercher l’intensité, repousser les limites et explorer la nouveauté. Des jeunes attendent de leurs ivresses ponctuelles des effets bénéfiques, et pour ça ils sont prêts à prendre des risques souvent sous-estimés. En même temps, on sait que la majorité des jeunes vont autoréguler leur consommation, dans le sens d’une baisse, vers l’âge de 25 ans. Ce tableau nous pousse à adapter nos messages préventifs.

Pour voir la suite de l’interview, cliquez sur « Consulter en ligne »

Consulter en ligne