Tester ses limites
Dans plusieurs pays anglo-saxons le binge drinking est considéré comme un problème majeur de santé publique. Il en va de même, progressivement, dans les pays du Vieux Continent qui estimaient il y a peu encore ne pas être véritablement concernés.
Souvent associé à des comportements de groupe (fêtes d’étudiants, regroupements de jeunes avec beuveries sur la voie publique, etc.), ce phénomène concerne pour l’essentiel des jeunes qui joueraient à «tester leurs limites», ignorant le plus souvent que cette conduite peut entraîner un coma éthylique mortel (soit entre 2 et 4 g d’alcool par litre de sang). On parle là encore de «comportement ordalique», comportement à haut risque motivé par un besoin de «jouer avec la mort» ou de «revitaliser son existence».
Les psychologues évoquent quant à eux d’une «appétence traumatophilique», puissant désir de valider son existence via des conduites à haut risque. Des sociologues y voient «un entre-soi générationnel, rituel d’intégration au groupe hors du regard des adultes». On peut également y percevoir le symptôme éclairant de situations de détresse adolescente.
Les spécialistes discutent encore du nombre de boissons nécessaires pour atteindre cet «état hyper-alcoolique». Aux Etats-Unis, le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAAA) estime qu’il correspond, pour un adulte, à la consommation (minimale) de cinq verres standards (hommes) ou de quatre verres (femmes), sur une durée de deux heures environ. Boire deux à trois fois ces quantités en une seule occasion est qualifié d’extreme drinking.