ALCOOL / Le binge drinking provoque des altérations dans le cerveau des adolescents

Des chercheurs espagnols et portugais apportent la preuve objective des altérations cérébrales précoces induites par la pratique de plus en plus répandue chez les jeunes de la «biture express».

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Tester ses limites

Dans plusieurs pays anglo-saxons le binge drinking est considéré comme un problème majeur de santé publique. Il en va de même, progressivement, dans les pays du Vieux Continent qui estimaient il y a peu encore ne pas être véritablement concernés.

Souvent associé à des comportements de groupe (fêtes d’étudiants, regroupements de jeunes avec beuveries sur la voie publique, etc.), ce phénomène concerne pour l’essentiel des jeunes qui joueraient à «tester leurs limites», ignorant le plus souvent que cette conduite peut entraîner un coma éthylique mortel (soit entre 2 et 4 g d’alcool par litre de sang). On parle là encore de «comportement ordalique», comportement à haut risque motivé par un besoin de «jouer avec la mort» ou de «revitaliser son existence».

Les psychologues évoquent quant à eux d’une «appétence traumatophilique», puissant désir de valider son existence via des conduites à haut risque. Des sociologues y voient «un entre-soi générationnel, rituel d’intégration au groupe hors du regard des adultes». On peut également y percevoir le symptôme éclairant de situations de détresse adolescente.

Les spécialistes discutent encore du nombre de boissons nécessaires pour atteindre cet «état hyper-alcoolique». Aux Etats-Unis, le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAAA) estime qu’il correspond, pour un adulte, à la consommation (minimale) de cinq verres standards (hommes) ou de quatre verres (femmes), sur une durée de deux heures environ. Boire deux à trois fois ces quantités en une seule occasion est qualifié d’extreme drinking.