ALCOOL / Le «binge drinking» se porte bien, pas la santé

Un livre passionnant décortique ces pratiques d'alcoolisation ultra rapide, facilité par un travail de lobbying terriblement efficace.

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On n’y prête plus guère d’attention, comme habitués à cette nouvelle pratique : le «binge drinking» ou biture express, qui consiste à consommer très vite une très grande quantité d’alcool à la fois. On dirait même que cette pratique est entrée dans les mœurs. Aux Etats-Unis, on estime qu’environ 90% de l’alcool consommé par les jeunes de moins de 21 ans est bu lors de défonces éthyliques. En France, c’est presque devenu une obligation.

«Entre 13 et 25 ans, il faut passer aujourd’hui de façon quasi incontournable par ce rituel», écrivent le professeur Amine Benyamina, chef du service d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse près de Paris, et la journaliste Marie-Pierre Samitier, dans un livre qui se veut un cri d’alarme (1). Et pour cause… Les chiffres inquiètent. Lors de l’Enquête sur la santé et les consommations à l’occasion de l’appel de préparation à la défense (Escapad), plus de la moitié des jeunes déclare avoir ainsi été ivre au cours de sa vie, et plus du quart avoir connu au moins trois épisodes d’ivresse au cours des douze derniers mois. Les buveurs dits occasionnels, c’est-à-dire des adolescents qui n’ont bu qu’une ou deux fois au cours des trente derniers jours précédant l’enquête, se révèlent en progression continue depuis 2007 où ils étaient 30,7% : 37,5% en 2008, 43,9% en 2011, 45,4% en 2014… Autre donnée encore, «si parmi ces pratiquants du « binge drinking », les garçons sont encore en 2014 plus nombreux que les filles à avoir bu au moins cinq verres en une même occasion au cours du mois écoulé (54,6%), elles étaient tout de même 42,9% à l’avoir fait».

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