ALCOOL / Séries TV américaines : mais pourquoi boivent-elles toutes du vin ?

Aux États-Unis, le vin est une histoire de filles et d’émancipation. Vous ne me croyez pas ? C’est pourtant ce que les séries télévisées américaines nous montrent de Dallas (diffusée entre 1978 et 1991) à The Good Wife (2009-2016).

Alcool

De l’alcoolisme honteux et solitaire…

Au début, il était une fille qui se cachait pour boire. Elle vivait dans une grande maison. C’était il y a longtemps, dans les années 1980. Sue Ellen possède alors chacun des accessoires qui font la preuve de sa réussite : le négligent et richissime époux-homme-de-pouvoir, la demeure avec piscine, les bijoux, la garde-robe et le brushing de la cliente habituée de Neiman Marcus, grand magasin de luxe de Dallas.
« Première femme au foyer désespérée » dira Linda Gray, l’interprète de Sue Ellen, elle voit sa vie réglée sur le mode ostentatoire d’une oisiveté opulente dont le corollaire est une consommation hyperbolique d’alcool.

Cette addiction lui tient lieu d’identité. Si l’alcool atténue un mal de vivre de grande fille riche, cette fragilité n’est jamais revendiquée. Pour maintenir la fiction de femme privilégiée, Sue Ellen cache dans les coussins du canapé ses bouteilles de bourbon, de gin ou de vin. Son personnage est l’héritier de l’indien imbibé du western classique : l’ivresse atténue son mal de vivre sans parvenir à effacer totalement la conscience de sa propre déchéance.

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