ALCOOL / Sexe et alcool ne font pas bon ménage

r Philip Gorwood, psychiatre : "L'alcool a des effets que l'on ressent comme positifs, donc l'aspect facilitateur est attendu. Mais il n'en est rien. Au niveau mécanique, on observe une diminution linéaire de l'excitation sexuelle physiologique (rigidité pénienne, délai à l'éjaculation chez l'homme, flux sanguin et lubrification vaginale chez la femme) en fonction de l'alcoolémie. L'alcool à petite dose peut être qualifié de facilitateur de la sexualité (libido), mais cet effet est expliqué par un effet d'attente (aucune distinction avec le placebo). En effet, des sujets qui ont bu des boissons apparemment alcoolisées mais sans alcool avaient exactement le même effet apparemment bénéfique. L'effet d'attente est d'autant plus marqué que les individus sont stressés. Le bénéfice vient donc de l'effet anxiolytique de l'alcool, et l'effet anxiolytique diminue avec le temps, qui à terme favorise l'anxiété (par tolérance) qui requiert répétition et augmentation des consommations, c'est-à-dire favorise la dépendance. La dépendance installée chez un des conjoints entraîne une mésentente conjugale, des dysfonctions sexuelles, une pauvreté de communication, des violences physiques et verbales et un plus fort taux de séparation par rapport à la population générale."

Alcool

Dr Philip Gorwood, psychiatre : « L’alcool a des effets que l’on ressent comme positifs, donc l’aspect facilitateur est attendu. Mais il n’en est rien.

  1. Au niveau mécanique, on observe une diminution linéaire de l’excitation sexuelle physiologique (rigidité pénienne, délai à l’éjaculation chez l’homme, flux sanguin et lubrification vaginale chez la femme) en fonction de l’alcoolémie.
  2. L’alcool à petite dose peut être qualifié de facilitateur de la sexualité (libido), mais cet effet est expliqué par un effet d’attente (aucune distinction avec le placebo). En effet, des sujets qui ont bu des boissons apparemment alcoolisées mais sans alcool avaient exactement le même effet apparemment bénéfique.
  3. L’effet d’attente est d’autant plus marqué que les individus sont stressés. Le bénéfice vient donc de l’effet anxiolytique de l’alcool, et l’effet anxiolytique diminue avec le temps, qui à terme favorise l’anxiété (par tolérance) qui requiert répétition et augmentation des consommations,  c’est-à-dire favorise la dépendance.

La dépendance installée chez un des conjoints entraîne une mésentente conjugale, des dysfonctions sexuelles, une pauvreté de communication, des violences physiques et verbales et un plus fort taux de séparation par rapport à la population générale. »

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