Que ce soit au début d’une relation amoureuse ou pendant la plénitude de son essor, l’alcool est souvent présent, car plusieurs d’entre nous y ont recours pour surmonter leur gêne. Il n’est pas rare qu’une rencontre sentimentale ait lieu un verre à la main, que ce soit la première ou non, puisque l’alcool allège les interactions amoureuses ou sexuelles, autant avec l’être cher qu’avec une nouvelle conquête.
L’effet désinhibiteur de l’alcool peut en effet parfois aider au développement des relations intimes, mais l’abus d’alcool peut par contre mener tout droit à un véritable désastre, tant sur le plan des relations amoureuses que sur celui des relations sexuelles.
Pris au-delà d’une consommation modérée, l’alcool peut générer un ensemble de problèmes, et notamment augmenter la vulnérabilité des personnes intoxiquées, à diverses formes de violence sexuelle. Une étude réalisée auprès de 9284 Québécois travaillant ou étudiant sur un campus universitaire a révélé que plus du tiers (36,9 %) avait vécu au moins une forme de victimisation sexuelle dans leur milieu et que près de la moitié de ces cas avaient eu lieu « dans un contexte d’activités sociales ou festives1 »; ils se seraient produits lors d’une fête, d’un 5 à7 ou de toute autre activité́sociale, bref là où il y a habituellement consommation d’alcool.
L’alcool n’est certes pas le principal ni l’unique facteur propice aux agressions sexuelles2 , mais il est souvent présent lors de relations sexuelles non désirées ou de violence sexuelle. De 2008 à 2013, près de 75 % des victimes d’agressions sexuelles avaient de l’alcool dans le sang quand le crime a été commis, ce qui fait de l’alcool la substance la plus retrouvée dans les échantillons prélevés dans un pareil contexte.
Sur la base des plus récentes recherches scientifiques, Éduc’alcool présente ici l’influence que l’alcool peut avoir sur les relations sexuelles. De manière simple et concise, il propose un portrait des enjeux les plus connus de la consommation d’alcool et de ses effets sur le fonctionnement sexuel et sur les comportements sexuels à risque. Il aborde aussi le délicat sujet du lien entre l’alcool et la violence sexuelle. Cette publication ne traite cependant pas des enjeux spécifiques à certains groupes particuliers, telles les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles ou transgenres (LGBT), qui mériteraient chacun une monographie spécifique.