Les violences sexuelles touchent aujourd’hui des millions de femmes et d’hommes à travers le monde¹ et leurs conséquences sur la santé physique et psychologique des victimes ne sont plus à démontrer². Des études menées à l’étranger indiquent que la population étudiante y serait particulièrement exposée³. De plus, chez les étudiants, les violences sexuelles augmentent le risque de désinvestissement du cursus et d’abandon des études.⁴
La littérature scientifique a pointé de nombreux facteurs de risques en milieu étudiant⁵. Selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), comprendre ces violences implique de mobiliser plusieurs niveaux d’analyse : le niveau individuel, social, organisationnel et culturel⁶. L’alcool fait partie des facteurs de risques de violence relevant de ces catégories et sa place dans les violences sexuelles a fait l’objet de nombreuses études, notamment européennes et nord-américaines⁷. Le manque d’études de grande ampleur sur le sujet en France a conduit la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) à initier l’étude Violences sexuelles dans l’enseignement supérieur en France8 afin de préciser la place des psychotropes dans ces violences. Le présent document en synthétise les premiers résultats, que nous détaillons après une brève introduction aux données de la littérature scientifique actuelle.
¹ Dworkin, E. R., Krahé, B., & Zinzow, H. (2021). The global prevalence of sexual assault : A systematic review of international research since 2010. Psychology of Violence, 11(5), 497–508 ; Smith, S.G., Basile, K.C., Gilbert, L.K. et al. (2017). National intimate partner and sexual violence survey (NISVS): 2010–2012 State report ; World Health Organization (2017). Violence against women. Geneva: World Health Organization.
² Dilip, D., & Bates, L. (2021). Sexual violence and mental health among college students in the era of #MeToo. Violence and Gender, 8(1), 8–13 ; McMahon, S., Steiner, J.J., Snyder, S., & Banyard, V. L. (2021). Comprehensive Prevention of Campus Sexual Violence: Expanding Who Is Invited to the Table. Trauma, Violence & Abuse, 22(4), 843–855.
³ Krebs, C. et al., (2016). The campus sexual assault (CSA) study. National Institute of Justice, US Department of Justice, United States; UK Office for National Statistics (2021). Sexual offences victims characteristics, England and Wales : Year ending Mach 2020. National Statistics, UK.
⁴ Molstad, T. D., Weinhardt, J. M., & Jones, R. (2023). Sexual Assault as a Contributor to Academic Outcomes in University: A Systematic Review. Trauma, Violence, & Abuse, 24(1), 218-230.
⁵ Moylan, C. A., & Javorka, M. (2020). Widening the Lens: An Ecological Review of Campus Sexual Assault. Trauma, Violence & Abuse, 21(1), 179–192.
⁶ Wilkins, N., Tsao, B., Hertz, M., Davis, R., Klevens, J. (2014). Connecting the Dots: An Overview of the Links Among Multiple Forms of Violence. Atlanta, GA: National Center for Injury Prevention and Control, Centers for Disease Control and Prevention.
⁷ Voir par exemple DiLillo, D., Gervais, S. & McChargue, D. (2023). Alcohol and sexual violence. Cham : Springer. Concernant les mécanismes généraux de l’alcool sur les pensées et les conduites, voir Bègue, L., & Subra, B. (2008). Alcohol and aggression: Perspectives on controlled and uncontrolled social information processing. Social and Personality Psychology Compass, 2(1), 511–538 ; Bègue, L. (2014). Drogues, alcool et agression. L’équation chimique et sociale de la violence. Paris : Dunod.
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