Quand boire de l'alcool devient une injonction

DROGUE Alors que nombre de médecins alertent sur les dangers de l'alcool, la France peine à faire une prévention efficace, peut-être aussi parce que la sobriété n'est pas toujours encouragée...

Alcool

On trouve toujours une bonne excuse pour déboucher une bouteille. Et pourtant, nombre de Français ont dû ou souhaité renoncer à l’alcool. Que l’on soit au régime, à la veille d’un marathon, malade ou juste préoccupé par sa santé, ancien alcoolique, sous antibiotique, enceinte, qu’on prenne le volant ou plus simplement qu’on n’aime pas l’alcool, les raisons de rester sobre sont légions. Et pourtant, ne pas boire n’est pas bien vu dans notre société. Alors que des médecins demandent aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour faire connaître les dangers de la consommation excessive d’alcool, 20 Minutes donne la parole à ses internautes sobres… et qui galèrent.

« Ne pas boire d’alcool ne m’empêche pas de m’amuser et de rire »

« On ne s’étonne pas d’une personne qui ne fume pas, mais on s’étonne d’une personne qui ne veut pas boire un verre d’alcool, regrette Christelle, une internaute qui n’aime pas boire. J’ai souvent entendu des réflexions du genre : » Tu ne bois pas, tu es une ancienne alcoolique ? » Ne pas boire d’alcool ne m’empêche pas de m’amuser et de rire ! Pour ma part, j’ai eu la chance, même jeune, de savoir résister aux pressions des amis, des collègues », confie cette femme de 53 ans.

Chloé a, elle, renoncé à l’alcool pour cause d’endométriose. « Essayer de faire comprendre ça à son entourage est un calvaire : expliquer sa maladie, pourquoi certains aliments et boissons sont très mauvais voire aggravants : le parcours du combattant », résume-t-elle. J’ai l’impression d’être toujours obligée de me justifier « ah bon tu ne bois pas, pourquoi ? » Il faut forcément avoir une réponse (religieuse, médicale ou pire « t’es enceinte ? ! »), c’est intrusif et déplacé mais ça nous forge nous, les sans alcool !