Quand les boissons énergisante rétablissent l’équilibre

La consommation aigüe d’alcool s’accompagne de troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements. Dans certains pays comme les Etats-Unis, le contrôle visuel des capacités d’équilibre est encore fréquemment utilisés pour évaluer la sobriété des individus (par les forces de polices par exemple) ou le niveau d’ivresse (par un barman qui veut savoir s’il peut continuer à servir de l’alcool à un client).

Alcool

La consommation aigüe d’alcool s’accompagne de troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements. Dans certains pays comme les Etats-Unis, le contrôle visuel des capacités d’équilibre est encore fréquemment utilisés pour évaluer la sobriété des individus (par les forces de polices par exemple) ou le niveau d’ivresse (par un barman qui veut savoir s’il peut continuer à servir de l’alcool à un client). Néanmoins, la consommation d’alcool est aujourd’hui régulièrement accompagnée de la consommation de boissons énergisante ou de stimulants (caféine, nicotine). Peu de recherche ont pour le moment évalué l’impact de ces stimulants sur les troubles de l’équilibre caractéristiques de l’intoxication alcoolique aigüe. L’objectif de cette étude était d’examiner dans quelle mesure la co-consommation de boisson fortement dosée en caféine et d’alcool pouvait contrer les effets de l’alcool sur l’équilibrer et la coordination des mouvements.

Soixante consommateurs d’alcool « sociaux », autant d’hommes que de femmes, ont été répartis aléatoirement et en double aveugle dans 4 groupes pour une administration d’alcool et de boisson énergisante, de l’un ou de l’autre, ou aucun des deux. A l’issue de l’administration de la dose, une évaluation de l’équilibre était menée, ainsi que des questionnaires sur la sédation, la stimulation, la fatigue, et l’affaiblissement des capacités intellectuelles. La pression artérielle et la fréquence cardiaque étaient mesurées de manière répétée.

L’administration d’alcool seul était responsable de troubles de l’équilibre qui se caractérisaient par une augmentation des balancements du corps. La co-administration de boissons caféinées permettait de contrer cet effet de l’alcool lorsque les sujets avaient les yeux ouverts. Lorsque les épreuves d’équilibre étaient réalisées les yeux fermés, les troubles de l’équilibre liés à l’alcool étaient les mêmes, qu’il y ait eu co-consommation de boisson énergisanteou pas. La consommation d’alcool augmentait la sensation de sédation et de fatigue. La consommation de boisson énergisante augmentait la sensation de stimulation et diminuait la sensation de fatigue. Elle était aussi associée à une augmentation modeste de la pression artérielle.

Ces résultats suggèrent que les boissons énergisante, de plus en plus souvent utilisées en cocktail avec de l’alcool lors des épisodes de consommation aigüe, pourraient contrer les effets de l’alcool sur les troubles de l’équilibre et de la coordination motrice. Il convient donc de prendre en considération ces nouveaux modes de consommation dans l’évaluation visuelle de la sobriété et de l’ébriété. Cela pourrait aussi participer à l’aspect plus fortement récompensant de ces cocktails par rapport à des cocktails alcoolisés sans boisson énergisante, et favoriser les comportements de binge drinking en retardant ou diminuant les manifestations motrices.

 

 

Par Nicolas Cabé

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