Quel impact de la phobie sociale dans le pronostic des patients pris en charge en ambulatoire pour un trouble d’usage d’alcool ?

La phobie sociale est l'un des troubles anxieux les plus fréquents chez les patients qui débutent une prise en charge pour un trouble d’usage de l'alcool. Elle se caractérise selon la CIM 10 par la crainte d'être dévisagé par d'autres personnes, entraînant un évitement des situations d'interaction sociale.

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La phobie sociale est l’un des troubles anxieux les plus fréquents chez les patients qui débutent une prise en charge pour un trouble d’usage de l’alcool. Elle se caractérise selon la CIM 10 par la crainte d’être dévisagé par d’autres personnes, entraînant un évitement des situations d’interaction sociale. Les phobies sociales envahissantes s’accompagnent habituellement d’une perte de l’estime de soi et d’une peur d’être critiqué. Dans la population des sujets dépendants, la prévalence de ce trouble est estimée entre 13 et 34%. Peu d’étude ont toutefois évalué spécifiquement l’impact de l’association de ces deux troubles, en particulier en termes de pronostic

 

Cette étude avait donc pour objectif d’estimer la prévalence de la phobie sociale dans un échantillon et d’examiner si ce trouble influençait la réponse à la prise en charge de la dépendance à l’alcool, notamment par rapport aux autres troubles anxieux non phobiques. Elle a été réalisée sous forme d’une étude de cohorte et a évalué 3197 sujets présentant une dépendance à l’alcool selon la CIM-10.

 

Près de 15% de leurs sujets présentaient une phobie sociale à l’initiation du traitement. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes en termes de parcours de soin, d’observance du traitement ou de taux d’abandon des soins. Ils ne retrouvaient pas non plus de différence en ce qui concerne les résultats du traitement, les scores de changement ou le niveau de consommation au cours de l’évaluation.

 

En conclusion, les auteurs rapportent que la présence d’une phobie sociale ne semble pas impacter la prise en charge de la dépendance à l’alcool quand celle-ci est réalisée selon les approches pharmacologiques et psychosociales telles quel recommandé par la littérature scientifique.

Par Julien Cabé

 

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