Quels sont les risques liés à une consommation modérée d’alcool ?

Il est difficile aujourd’hui d’établir un consensus clair sur l'impact global sur la santé d’une consommation d'alcool en faible quantité. L'objectif de l’étude présentée ici est d'examiner l'association entre la fréquence de la consommation d'alcool en faible quantité et la mortalité.

Alcool

Certaines études évoquent le fait qu’une faible consommation d’alcool, une ou deux consommations occasionnelles, pourrait réduire le risque de maladies cardiovasculaires, mais augmenterait le risque de cancer. Il est donc difficile aujourd’hui d’établir un consensus clair sur l’impact global sur la santé d’une consommation d’alcool en faible quantité. L’objectif de l’étude présentée ici était d’examiner l’association entre la fréquence de la consommation d’alcool en faible quantité et la mortalité.

 

Les analyse ont porté sur 2 grandes bases de données américaines sur la consommation d’alcool (auto-déclarée) et le suivi de la mortalité : 340 668 personnes tirées de la National Health Interview Survey (NHIS) et 93 653 personnes tirées des dossiers médicaux de patients vétérans (VA). Des analyses de survie ont été effectuées pour évaluer l’association entre la fréquence de consommation d’alcool en faible quantité et la mortalité globale.

 

Chez les consommateurs dont la consommation d’alcool était de 1 à 2 verres par occasion (dites à risque minimal), la fréquence de consommation était de 3,2 fois par semaine dans les données du NHIS, d’après une mesure continue de la fréquence de consommation, et de 2 à 3 fois par semaine dans les données VA.

Par rapport à ces personnes à risque minimal, les personnes qui consommaient de l’alcool 7 fois par semaine présentaient un risque (hazard ration ajusté) de 1,23 (p < 0,0001) pour la mortalité toutes causes confondues dans les données du NHIS. Les personnes qui buvaient 4 à 7 fois par semaine dans les données VA avaient également un risque relatif ajusté de 1,23 (p = 0,01).

Des analyses secondaires des données du NHIS ont montré que le risque était minimal pour des  consommations d’alcool 4 fois par semaine pour la mortalité cardiovasculaire et de 1 fois par mois ou moins pour la mortalité par cancer. Ces résultats se maintenaient dans les analyses stratifiées (hommes, femmes, personnes n’ayant jamais fumé)

 

Ainsi, ces résultats permettent d’estimer que le risque minimal pour la mortalité toutes causes confondues pour des consommations de faible quantité d’alcool semble être d’environ trois occasions par semaine (1 à 2 verres par occasion). Ces résultats ont pu être mis en évidence dans 2 bases de données distinctes : un vaste ensemble de données épidémiologiques et un ensemble de données sur des vétérans. Le message principal des auteurs est qu’une consommation quotidienne d’alcool, même à faible dose, est néfaste pour la santé.

Par Nicolas Cabé 

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