A Hollywood, on aime sacraliser les stars pour mieux les voir sombrer en glorifiant leur “décadence“. Charlie Sheen n’échappera pas à la règle. On a construit une image de lui qui n’est, certes, pas loin de la vérité mais a surtout appuyé là où ça fait vraiment mal, à savoir la moralisation des comportements déviants consécutifs à un usage débridé de substances psychoactives.

Ce documentaire nous livre la version du principal intéressé, à savoir cet acteur de talent que l’on ne peut, comme tout consommateur, réduire à son usage addictif chaotique…

Charlie Sheen a soixante ans au moment où il se confie devant la caméra. Il est abstinent depuis de nombreuses années, revient sur l’ensemble de sa vie personnelle et professionnelle, et explique comment les substances l’ont envahi et fait de lui un homme qu’il a du mal à reconnaître désormais.

Toujours plus fort, toujours plus haut, toujours plus libre, tel était le chemin qu’il s’était tracé depuis son enfance, conditionné par une ascendance loin d’être effacée. Martin Sheen, le père de Charlie, poursuit sa carrière avec succès, entraîne son fils dans son sillage, et sait le soutenir sans faillir dans tous les moments difficiles…

Les cures de sevrage en institution feront partie du parcours d’usage de Charlie, mais n’auront pas raison de son addiction. L’homme est lancé, et rien ne peut plus l’arrêter. Il finit par atteindre des sommets d’usage où il pense se mettre hors d’atteinte, dans cette bulle de confiance excessive dont il a besoin pour masquer ses doutes, ses échecs et ses angoisses profondes. Il n’est plus question alors pour lui que de consommer, du crack essentiellement, sans aucune limite.

D’après son ami d’enfance, Sean Penn, le comédien a une constitution physique qui lui permet malheureusement d’ingurgiter des quantités astronomiques de produit sans s’écrouler. Son comportement avec ses deux épouses successives, mais aussi son entourage professionnel, s’en ressent. Ses frasques sont médiatisées à outrance et les scandales s’enchainent.

Malgré tout, Charlie Sheen continue à faire décoller médiatiquement un égo démesuré par ses usages compulsifs. Le public le suit et encourage même ses excès… Jusqu’au jour où la fête doit finir. Charlie est allé trop loin. Son organisme ne suit plus. Le sevrage définitif se fera alors avec la complicité de son ami et fournisseur de crack qui réduit petit à petit les doses de principe actif, à son insu. Et ça marche. Charlie Sheen stoppe sa consommation. « Ça voulait dire qu’on pouvait me sauver. Que j’en valais la peine », conclut Charlie…

Thibault de Vivies
DopamineCity.fr