Un nouvel objectif thérapeutique : réduire le niveau de risques de la consommation d'alcool sur la base ds recommandation OMS ?

Les auteurs de cette étude expliquent que l'abstinence d’alcool et l'absence de jours de consommation excessive d'alcool (plus de 3 unités d’alcool par jour pour les femmes et 4 pour les hommes) sont actuellement les seuls critères d'évaluation approuvés par la Food and Drug Administration dans les essais cliniques sur les troubles de l’usage d'alcool.

Alcool

Les auteurs de cette étude expliquent que l’abstinence d’alcool et l’absence de jours de consommation excessive d’alcool (plus de 3 unités d’alcool par jour pour les femmes et 4 pour les hommes) sont actuellement les seuls critères d’évaluation approuvés par la Food and Drug Administration dans les essais cliniques sur les troubles de l’usage d’alcool. De nombreuses personnes qui ne répondent pas à ces critères peuvent toutefois réduire considérablement leurs consommations d’alcool pendant le traitement, et la plupart des personnes atteintes de trouble de l’usage d’alcool préfèrent des objectifs de réduction de consommation plutôt que d’abstinence. Des réductions de un ou deux niveaux des niveaux de risque liés à la consommation d’alcool tels que les décrit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (cf figure 1) ont été proposées comme critères d’évaluation alternatifs pour mesurer la réduction de la consommation d’alcool.

Cette réduction est associée à une réduction des conséquences de la consommation, à des améliorations de la santé mentale et à un risque réduit de développer une dépendance à l’alcool. Cette étude a examiné l’association entre la réduction du risque de consommation d’alcool telle qu’établie par l’OMS et l’amélioration de la santé physique et de la qualité de vie d’un échantillon de personnes ayant une dépendance à l’alcool.

L’analyse a porté sur des données secondaires acquises chez des sujets ayant une dépendance à l’alcool (n = 1 142) participant à l’étude longitudinale prospective COMBINE. Ce essai clinique multicentrique randomisé et contrôlé par placebo, portait sur l’association entre la réduction du risque de consommation d’alcool selon l’OMS et les variations de la tension artérielle, des taux d’enzymes hépatiques et de la qualité de vie auto-déclarée après un traitement adapté pour leur trouble de l’usage d’alcool.

Des réductions à un et deux niveaux du risque de consommation d’alcool de l’OMS pendant le traitement ont été associées à des réductions significatives de la tension artérielle systolique (p < 0,001), à des améliorations des taux d’enzymes hépatiques (toutes p < 0,01) et à une amélioration significative de la qualité de vie (p < 0,001).

Ces résultats suggérent que la réduction du niveau de risque de consommation d’alcool de l’OMS  de 1 à 2 paliers pourrait être un marqueur intéressant et pertinent des améliorations clinique et fonctionnelle après un traitement pour le trouble de l’usage d’alcool. Les niveaux de risque de l’OMS en matière de consommation d’alcool pourraient être utiles dans la pratique médicale pour identifier les objectifs de réduction de la consommation d’alcool qui correspondent à des améliorations cliniquement significatives de la santé et de la qualité de vie.

 

Par Nicolas Cabé

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