
Réalisée tous les quatre ans, l’enquête ESPAD vise à suivre les comportements à risque des adolescents de 16 ans en Europe, et plus particulièrement leurs usages de substances psychoactives. L’édition 2024 s’est déroulée entre avril et juin auprès d’un échantillon représentatif de 113 882 jeunes interrogés dans 37 pays, dont 3 376 en France.
Les résultats montrent que la France se situe désormais en dessous de la moyenne européenne pour l’ensemble des indicateurs d’usage, enregistrant une baisse des consommations de drogues parmi les plus marquées du continent au cours de la dernière décennie (entre 2015 et 2024).
Tabac, alcool et cannabis : une baisse particulièrement nette en France
L’initiation au tabac a significativement reculé en France, plus rapidement que dans la plupart des pays européens. En 2024, un cinquième des jeunes Français de 16 ans a déjà expérimenté le tabac (20 %), un des niveaux les plus faibles d’Europe. En dix ans, la part des adolescents de 16 ans fumant tous les jours des cigarettes a été divisée par cinq, passant d’environ 16 % en 2015 à 3,1 % en 2024, ce qui place la France parmi les pays européens comptant le moins de fumeurs quotidiens à l’adolescence, aux côtés d’une dizaine de pays, principalement nordiques, où la prévalence est inférieure à 5 %.
A 16 ans, sept jeunes Français sur dix (68 %) ont expérimenté l’alcool (67 % des garçons, 70 % des filles, les jeunes filles étant désormais plus nombreuses à experimenter que les garçons), alors que dans deux-tiers des pays participants, la moyenne dépasse 70 %. Bien que ces niveaux d’expérimentation soient élevés, de même que la fréquence des alcoolisations ponctuelles importantes (API) (22 % en France et 30 % dans la moitié des pays participants), la France figure dans le tiers des pays européens affichant la plus faible consommation de boissons alcoolisées.
Alors que la France a longtemps compté parmi les pays les plus consommateurs de cannabis, en 2024, l’expérimentation de ce produit à l’adolescence connaît une baisse spectaculaire: l’initiation au cannabis a été divisée par trois en dix ans, passant de 31 % des jeunes de 16 ans en 2015 à 8,4 % en 2024. Cette tendance à la baisse en France apparaît d’autant plus significative qu’elle contraste avec la stabilité observée dans de nombreux pays européens. L’usage de cannabis au cours du mois suit la même tendance, passant de 17 % à 4,3 % durant cette période – son niveau le plus bas depuis vingt-cinq ans. La France compte désormais parmi les pays où les jeunes de 16 ans consomment le moins de cannabis.
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