Résultats prometteurs pour la technique d’Activation Comportementale, dernière génération de TCC, dans les troubles d’usage de substance : un essai clinique paru dans Addiction.

L’Activation Comportementale (« Behavioral Activation ») est une technique récente de psychothérapie issue des TCC. Elle a été initialement développée dans le traitement de la dépression. L’AC privilégie le travail sur la dimension comportementale par rapport à la dimension cognitive,

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L’Activation Comportementale (« Behavioral Activation ») est une technique récente de psychothérapie issue des TCC. Elle a été initialement développée dans le traitement de la dépression. L’AC privilégie le travail sur la dimension comportementale par rapport à la dimension cognitive, sur le constat que les exercices purement cognitifs ont montré une efficacité moindre sur l’amélioration de la dépression. L’approche comportementale de l’AC consiste, sur le plan théorique, à renforcer les aspects renforçant de l’environnement sur le comportement du sujet. Sur le plan pratique, les patients doivent hiérarchiser les activités qu’ils estiment renforçantes par niveau croissant de difficultés. La thérapie vise à escalader progressivement ces niveaux de difficultés avec en théorie un cercle vertueux de reprise d’interaction avec l’environnement par le sujet déprimé. L’AC a ainsi obtenu des résultats prometteurs dans la dépression.

 

Ce mois-ci dans Addiction, une équipe addictologique américaine a testé une variante de l’AC adaptée aux troubles d’usage de substances. Les participants étaient une population particulière, puisqu’il s’agissait de 263 sujets en obligation de soins. La quasi-totalité d’entre eux étaient afro-américains et la très grande majorité était des hommes. Le bras contrôle consistait en des entretiens de temps équivalents pendant lesquels étaient donnés des conseils.

 

Au final, les participants du groupe AC avaient un taux d’abstinence 2 fois plus élevé à 3 mois, et 3 fois plus élevé à 12 mois.  Ils avaient également significativement moins de conséquences négatives liées à leur usage de substance pendant l’étude. Chez les sujets qui reprenaient un mésusage de substance pendant l’étude, il n’y avait pas d’écart en termes de niveau de consommation.

 

L’AC intéressera donc sûrement les spécialistes de TCC qui travaillent dans le champ des addictions en France. Plus spécifiquement, cette étude est intéressante pour réfléchir à des approches thérapeutiques structurées pour des patients sous main de justice.

 

Benjamin Rolland 

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