Rôle de l’hypexcitabilité amygadalienne dans l’addiction : une revue de Translationnal Psychiatry

L’amygdale intègre et traite des informations relatives à la récompense et aux émotions telles que la peur et l’anxiété permettant la survie en avertissant en cas de danger potentiel. L’amygadale baso-latérale (ABL) communique avec les régions cérébrales qui affectent la cognition, la motivation et la réponse au stress, notamment le cortex préfrontal, l’hippocampe, le noyau accumbens, et les régions cérébrales postérieures.

Alcool

 

 

 

Par Louise Carton

 

L’amygdale intègre et traite des informations relatives à la récompense et aux émotions telles que la peur et l’anxiété permettant la survie en avertissant en cas de danger potentiel. L’amygadale baso-latérale (ABL) communique avec les régions cérébrales qui affectent la cognition, la motivation et la réponse au stress, notamment le cortex préfrontal, l’hippocampe, le noyau accumbens, et les régions cérébrales postérieures.

Une altération intrinsèque de l’amygdale et des circuits de régulation de l’ABL  est souvent liée à une neuroplasticité dysfonctionnelle secondaire à des altérations des circuits GABA et glutamatergiques. En effet, une altération de la régulation GABAergique (qui inhibe les neurones glutamatergiques de l’amygdale) et une altération intrinsèque de ces neurones glutamatergiques peuvent être à l’origine d’une hyperexcitabilité.

Cette hyperexcitabilité des neurones de l’ABL est un facteur très important qui sous-tend et exacerbe les comportements anormaux dans des pathologies telles que  l’état de stress post-traumatique, l’autisme, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, et la rechute induite par le stress dans l’addiction.

Sur le plan addictologique, les études en imagerie clinique et préclinique indiquent que les stimuli associés aux produits activent un réseau neuronal multirégional comprenant l’ABL. La reprise aiguë d’un comportement de recherche de produit induite par des stimuli (par exemple pour la nicotine, la cocaïne et l’héroïne), et l’augmentation de la motivation à la prise de nicotine dans un contexte de stress chronique sont toutes deux liées à une activation de l’amygdale et de l’ABL. Ainsi, si l’on prend comme exemple le tabac, le stress aigu et chronique augmente à la fois le craving et la motivation pour les cigarettes chez l’homme et la nicotine chez l’animal. De plus, la réponse de l’amygdale à un stress aigu est un déterminant du niveau d’activité cérébrale devant des stimuli liés au tabac dans de multiples régions cérébrales. L’ABL et ses afférences glutamatergiques dans le noyau accumbens sont également nécessaires pour les réponses motivées aux récompenses naturelles. L’hyperexcitabilité liée au stress de ces projections de l’ABL au noyau accumbens semblent favoriser la motivation pour la prise de nicotine après abstinence du produit.

L’hyperexcitabilité des neurones glutamatergiques de l’ABL a donc de manière globale un rôle fondamental dans l’addiction ainsi que dans les troubles liés à l’anxiété et à la peur.

 

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