Sevrage alcoolique : comment y parvenir ?

Prendre conscience de sa dépendance à l'alcool est la première étape pour un sevrage réussi. Quand faut-il penser au sevrage ? Où et comment se déroule-t-il ?

Alcool

Sensation de plaisir, désinhibition… l’alcool reste très toxique s’il est consommé de manière chronique, excessive et s’il fait l’objet d’une dépendance. Parfois un sevrage s’impose et il n’y a aucune honte à l’envisager. Cependant, arrêter de boire n’est jamais une mince affaire en raison des symptômes du manque. Quels sont-ils ? Quand et comment réaliser un sevrage ? Peut-on arrêter l’alcool sans risques ? Explications avec le Dr Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie de l’Hôpital Paul-Brousse (AP-HP), président de la Fédération française d’addictologie et fondateur du congrès international d’addictologie «Albatros».

Qu’appelle-t-on sevrage alcoolique et symptômes de sevrage ?

Le sevrage alcoolique correspond à l’arrêt total et durable de la consommation d’alcool. Plus ou moins progressive, cette démarche n’est pas anodine puisqu’elle peut entraîner l’apparition de symptômes «de sevrage» ou «de manque» chez les personnes dépendantes. Ces symptômes se manifestent physiquement et psychologiquement dès lors que l’alcool disparaît de l’organisme. Sur le plan physique, ils se traduisent habituellement par des tremblements, des sueurs, des malaises, des nausées, des palpitations, ou encore des insomnies. « Dans le cas d’une très forte addiction à l’alcool, on verra également des crises d’épilepsie voire des hallucinations », indique Amine Benyamina.

Au niveau psychologique, le sevrage peut provoquer de l’anxiété, de l’irritabilité, de la dépression ou bien des déformations de la perception. Des symptômes qui sont une réponse de l’organisme face à la privation d’une substance qui provoque de nombreux effets sur le métabolisme.

Quand faut-il penser au sevrage ?

Un sevrage s’impose lorsqu’une personne manifeste des signes classiques d’addiction, ou « alcoolodépendance », comme le désir irrépressible et compulsif de boire, le besoin d’augmenter sa consommation pour ressentir l’ivresse, l’apparition de symptômes de manque lorsqu’on arrête de consommer des boissons alcoolisées, continuer à boire malgré la survenue de problèmes liés à sa consommation, ne pas pouvoir contrôler les quantités ingérées.

Lorsque l’addiction est présente, « l’abstinence totale est souvent privilégiée car une consommation raisonnée, qui implique une limitation volontaire de sa consommation, se solde souvent par un échec chez les personnes alcoolodépendantes », explique le Dr Benyamina.

Dans tous les cas, la décision du sevrage doit venir du patient lui-même. Selon le psychiatre, une telle démarche nécessite « la prise de conscience de sa dépendance » mais aussi « de concevoir la nécessité de bénéficier d’une aide médicale, d’un soutien psychique et social ».

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