Substituts, consultation tabacologique, et e-cigarettes: évolution des modes d’arrêt du tabac chez les européens entre 2012 et 2017.

Un consortium de chercheurs européens a réalisé une étude à partir de deux points d’évaluation de l’Eurobaromètre de 2012 et 2017, sur un peu moins de 10 000 individus à chaque reprise. Les chercheurs regardaient l’évolution des taux de tentatives d’arrêt et les moyens utilisés. 

Tabac

Depuis quelques années, et l’arrivée des e-cigarettes, le monde de la tabacologie a été fortement chamboulé. Alors que les différents pays européens divergent sur la manière de considérer les cigarettes électroniques, les spécialistes eux-mêmes sont très divisés, et des associations d’usagers de e-cigarettes militent de manière croissante pour la reconnaissance d’une place réelle de ces nouveaux outils dans l’arsenal tabacologique. Dans ce paysage complexe et en pleine mutation, un consortium de chercheurs européens a réalisé une étude à partir de deux points d’évaluation de l’Eurobaromètre de 2012 et 2017, sur un peu moins de 10 000 individus à chaque reprise. Les chercheurs regardaient l’évolution des taux de tentatives d’arrêt et les moyens utilisés.

Parmi les fumeurs anciens ou actuels, ceux qui avaient essayé d’arrêter au moins une fois étaient 70,3% en 2012 contre 74,8% en 2017. Les fumeurs actuels avaient davantage eu recours à une aide par comparaison aux anciens fumeurs. Entre 2012 et 2017, l’utilisation de cigarettes électronique a augmenté (3,7% en 2012 contre 9,7% en 2017), tandis que les taux de recours aux traitements de substitution (14,6% contre 11,1%) ou à un service de tabacologie (7,5% contre 5,0%) ont décru. Les sujets jeunes utilisaient nettement plus souvent la cigarette électronique, et nettement moins les consultations tabacologiques. Les individus habitant dans des pays avec politiques d’accès aux traitements facilité avaient eu beaucoup plus recours aux trois stratégies que les individus habitant dans un pays européen avec politiques de santé publique restreintes sur l’accès aux traitements contre le tabac.

Ces différents constats soulignent l’importance de politiques de santé volontaristes favorisant l’accès aux différentes options d’aide à l’arrêt du tabac dans l’Union Européenne. Le fait de savoir si l’accès facilité aux e-cigarettes est susceptible d’évincer les autres approches, et l’impact que cela aurait sur les populations et les taux d’usage, et une question manifestement d’une grande actualité, et qui devra être suivie de près dans les prochaines années.

 

 

Par Benjamin Rolland

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