Efficacité de la TCC dans le traitement des troubles du sommeil chez les alcoolo-dépendants

L'insomnie est très répandue chez les personnes souffrant d’une dépendance à l'alcool et qui viennent de se sevrer. Par ailleurs, les troubles du sommeil augmentent le risque de rechute des consommations d’alcool non controlées. Deux études évaluant la thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie (CBT-I) ont démontré son efficacité chez des non-vétérans dans la prise en charge de l’alcoolodépendance.

Alcool

Le but des auteurs de cette étude était d’étendre ces résultats dans la population vulnérable que constituent les anciens combattants (vétérans) en mettant en place un essai randomisé et contrôlé de 8 semaines.

Les anciens combattants qui étaient pris en charge pour une dépendance à l’alcool ont été assignés au hasard, une fois abstinents d’alcool, à un bras de prise en charge : soit 8 semaines de traitement par la CBT-I (équivalent anglais de TCC) (N = 11), soit une surveillance seule pendant 8 semaines (monitoring only MO ; N = 11). L’ensemble des patients ont été évalués à 3 mois (N = 21/22) et 6 mois (N = 18/22) après la prise en charge.

La principale mesure observée était le score à l’indice de sévérité de l’insomnie ISI. Par ailleurs, les auteurs ont analysé l’agenda de sommeil des patients, le pourcentage de jours d’abstinence , et les scores à l’échelle de fausses croyances et de contre-attitudes par rapport au sommeil DBAS, à l’index d’hygiène de sommeil SHI, à l’échelle de craving d’alcool de Penn PACS, à l’inventaire de symptômes dépressifs QIDS, à l’échelle d’anxiété STAI, et à l’échelle de qualité de vie SF-12. Les auteurs ont ensuite utilisé des modèles de régression pour étudier les différences de résultats entre les groupes sur une période de six mois.

Les sujets étaient tous des hommes, âgés de 54,5 ans en moyenne (écart-type 6,9) et avaient 26,4 jours (écart-type 26,3) d’abstinence avant leur évaluation initiale. La TBC-I a produit une amélioration significativement plus importante que la surveillance seule (changement moyen à 6 mois par rapport à leur niveau de référence) pour la sévérité de l’insomnie, la latence d’endormissement, les paramètres de l’agenda de sommeil, les fausses-croyances et contre-attitudes, et l’hygiène de sommeil. Le pourcentage de jours d’abstinence ainsi que les symptômes dépressifs se sont améliorés avec le temps, mais il n’y avait pas de différence entre les groupes. Les échelles de craving, d’anxiété et de qualité de vie n’ont montré aucune amélioration par rapport à leurs scores de base.

Le thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie semble donc démontrer une efficacité substantielle dans la réduction de l’insomnie, la diminution des fausses-croyances et contre-attitudes vis à vis du sommeil et l’amélioration de l’hygiène du sommeil chez des vétérans alcoolodépendants sevrés au début de leur abstinence d’alcool. Toutefois, cette efficacité n’était pas associée à une diminution significative des comportements de consommation.

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