Si les soignants en addictologie sont désormais bien au fait des complications hépatiques et neurocognitives du mésusage d’alcool, les atteintes cardiaques restent encore trop souvent ignorées et ne sont pas toujours recherchées de manière systématique. Une revue de littérature qui vient d’être publiée sur le sujet dans ACER. Elle s’est centrée sur les aspects mécanistiques, en synthétisant les études les plus récentes (depuis 2010 uniquement).
Ces différentes études retrouvent que l’alcool freine la synthèse protéique au sein des cardiomyocytes et limite la contractilité de ces derniers. Ce qui est nouveau sur le plan scientifique est que la voie principale de cette altération semble désormais relativement établie: il s’agirait de la voie métabolique du complexe de la ramapycine (mTORC1). Les auteurs concluent toutefois que beaucoup d’éléments restent encore mal compris, en particulier les facteurs de vulnérabilité vis-à-vis de ce type d’atteintes. En effet, les femmes semblent nettement plus vulnérables, et la raison de cette différence de sexe est inconnue.
En pratique, pour les soignants, l’électrocardiogramme et l’auscultation cardiaque doivent rester des éléments indispensables du bilan systématique des patients pris en charge pour trouble d’usage d’alcool au sein des services spécialisés, mais aussi en médecine générale.
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