Troubles du sommeil et traitement de substitution aux opiacés

Autres drogues

Les troubles du sommeil sont régulièrement mis en avant  par les usagers de drogues et plus particulièrement d’opiacés.  Ces troubles peuvent entrainer une surconsommation d’hypnotiques et provoquer des rechutes chez les sujets dépendants aux opiacés. Ce symptôme peut être un trouble préexistant ou peut être induit par l’effet pharmacologique de certaines drogues consommées de manière concomitante, ou encore un signe de manque.

Par ailleurs, une question reste en suspens, ces troubles sont-ils présents chez des patients bénéficiant de traitements de substitution aux opiacés ?

Dans une étude observationnelle, une équipe indienne a évalué la prévalence des troubles du sommeil chez des patients bénéficiant d’un traitement par buprénorphine et a également évalué les facteurs associés à ces troubles dans cette population.

106 hommes, anciennement dépendants aux opiacés âgés de 41 ans en moyenne, et ayant débuté un traitement par buprénorphine depuis au moins 6 moins ont été inclus. Les patients avec des comorbidités psychiatrique, avec usage de substances autres ou faisant l’usage de traitements psychotropes ont été exclus. Le sommeil était évalué grâce à l’index de qualité du sommeil de Pittsburgh (PSQI), l’échelle de Epwoth ainsi que le Sleep-50.

Les participants de cette étude bénéficiaient d’un traitement par buprénorphine depuis 60 mois en moyenne, avec un excellent taux d’adhésion le mois précédent l’évaluation. La dose moyenne de buprénorphine était de 10,2 mg par jour. Le temps subjectif total moyen de sommeil était de 403,5 minutes par jour. Le score PSQI moyen était de 6,6. Près de 63% (n = 67) des participants avaient des scores PSQI supérieurs à 5 (PSQI> 5) suggérant des problèmes de sommeil. Les variables sociodémographiques, de consommation de substances et de traitement ont été comparées entre les participants ayant obtenu un score supérieur à 5 et ceux ayant obtenu un résultat inférieur à 5 avec l’indice PSQI. Aucune différence significative n’a été trouvée entre les 2 groupes.

Cette étude suggère qu’une proportion importante de patients de sexe masculin présentant une dépendance aux opioïdes et maintenue sous buprénorphine ont des troubles du sommeil. Les problèmes de sommeil chez les patients sous buprénorphine semblent être indépendants de l’utilisation de substances et des attributs liés au traitement.

Bernard Angerville

Consulter en ligne