Jeudi, l’entraîneur Chauncey Billups, le joueur Terry Rozier et l’ancien joueur de NBA Damon Jones ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur un réseau de parieurs qui utilisait des informations de première main venant de l’intérieur des vestiaires, ou incitait des joueurs à feindre des blessures pour influencer leurs statistiques.
« Ces derniers développements ne me surprennent pas », indique Luke Clark, directeur du centre de recherche autour des jeux d’argent à l’Université de Colombie-Britannique de Vancouver, vu « la croissance des connexions entre sports et paris » des dernières années.
Une légalisation tardive, un business juteux
En 1992, le Congrès des États-Unis avait interdit les paris sportifs dans tout le pays sauf dans quatre États (Nevada, Oregon, Delaware et Montana). Une loi jugée anticonstitutionnelle par la Cour suprême en 2018, ouvrant la voie aux autres États, tandis que le Canada a légalisé les paris sportifs en 2021.
La NBA, après avoir longtemps décrié les paris par la voix de son ancien patron David Stern, a fini par plaider pour leur autorisation, le commissionnaire actuel Adam Silver écrivant même une tribune dans le New York Times « pour légaliser les paris » en 2014. La ligue a pleinement embrassé cette nouvelle opportunité de business, signant des partenariats avec plusieurs sociétés d’un secteur qui a amassé 13,7 milliards de dollars l’an passé aux États-Unis selon son syndicat.
Luke Clark évoque la « normalisation des paris dans le milieu du sport », favorisée par les smartphones et la puissance de multinationales du jeu. « On pense à la façon dont les paris affectent les fans. Ce dernier scandale NBA met la lumière sur les sportifs et les coaches, qui ont été négligés pendant cette période de normalisation », note le chercheur.
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