Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron

Des documents obtenus par « Le Monde » révèlent comment Audrey Bourolleau, ex-conseillère du chef de l’Etat désormais impliquée dans sa campagne pour la présidentielle 2022, a défendu à l’Elysée les intérêts du secteur de l’alcool, après avoir été la déléguée générale de l’organisation de lobbying de la filière viticole.

Alcool

Elle avait incarné l’afflux de représentants de la société civile et du secteur privé dans les cercles du pouvoir, au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2017, le nouveau chef de l’Etat avait désigné Audrey Bourolleau, lobbyiste en chef de la filière viticole française, comme conseillère « agriculture, pêche, forêt et développement rural » à son cabinet. Et c’est à elle, encore, que le candidat Macron a confié cette année la tête de son groupe de campagne consacré aux questions d’agriculture et d’alimentation, rôle qu’elle avait déjà rempli il y a cinq ans.

A l’époque, le « rétro-pantouflage » de Mme Bourolleau avait d’emblée suscité l’indignation au sein de la communauté de la santé publique, troublée par cette irruption, au cœur du pouvoir, du lobby de l’alcool, deuxième cause de mortalité prématurée évitable après le tabac, et responsable du décès de 41 000 personnes chaque année en France, selon Santé publique France.

Une quinzaine d’organisations, dont la Fédération française d’addictologie ou la Ligue nationale contre le cancer, avaient dit redouter les « conflits d’intérêts qui pourraient survenir au détriment de la santé publique ». Audrey Bourolleau avait beau avoir démissionné de Vin & Société, l’organisation de lobbying de la filière viticole dont elle était la déléguée générale depuis 2012, les associations signalaient que, selon la loi sur la transparence de la vie publique de 2013, « l’apparence du conflit suffit (…) à le caractériser ».

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