"Intervenir sur les addictions en médecine générale" : Première partie, une perte de contrôle du désir envahi par le besoin : l'addiction est une maladie du cerveaux

Les addictions concernent de nombreux comportements : les consommations de tabac, d’alcool, de cannabis, d’héroïne, de cocaïne mais aussi les jeux d’argent, les jeux vidéo ou l’usage d’Internet. Les conséquences délétères de ces comportements sont considérables tant en termes de morbimortalité qu’en termes de perturbation déséquilibres familiaux et sociaux

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Intervenir sur les addictions en médecine générale

Auteur : Philippe Binder
Département médecine générale,
Université de Poitiers
philippe.binder@univ-poitiers.fr

Première partie – Une perte du contrôle du désir envahi par le besoin

Les addictions concernent de nombreux comportements : les consommations de tabac, d’alcool, de cannabis, d’héroïne, de cocaïne mais aussi les jeux d’argent, les jeux vidéo ou l’usage d’Internet. Les conséquences délétères de ces comportements sont considérables tant en termes de morbimortalité qu’en termes de perturbation déséquilibres familiaux et sociaux
1 . À eux seuls, le tabac et l’alcool sont les premiers responsables des décès évitables avant 65 ans en France, pays parmi les plus mal classés d’Europe
2 . Cette situation interpelle les médecins généralistes (MG) car il existe des possibilités de modifier ces comportements ou de les prévenir en soins premiers. Dans l’addiction à l’alcool,par exemple, le repérage précoce et l’intervention brève pratiqués par les MG ont montré leur efficience
3-5. Cependant, l’implication des MG dans les addictions reste très inégale. La proportion des MG français s’investissant dans les addictions est majoritaire pour le tabac,médiane pour l’alcool et minoritaire pourlesdrogues illicites

6,7. Les facteurs de réticence sont nombreux. Il y a des arguments professionnels :le manque de temps et de formation ainsi que le sentiment d’inefficacité, voire d’épuisement, au vu de l’investissement nécessaire et des résultats obtenus
8 . Il y a surtout des représentations, communes à de nombreux patients et à lasociété, qui associent davantage l’addiction à une faute morale volontaire de personnes indignes de confiance qu’à une maladie à soigner
9 . La priorité est donc de faire évoluer ces représentations.
Connaître la physiopathologie de cette affection chronique est la base de l’investissement du MG et justifie ses interventions tant en prévention que dans le traitement et l’accompagnement sur le long terme.Ce premier article est destiné à éclaircir la complexité des mécanismes qui prévalent dans cette maladie et à justifier les possibilités d’interventions qui seront abordées dans le second article. Par ailleurs, en instruisant le MG,il répond à l’un des objectifs majeurs de la formation : « aider le patient à comprendre son trouble et accepter qu’il ait une maladie »,principe à la base de toute intervention thérapeutique.

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