Vin et politique: une relation étroite et ancienne (L'Express)

Toucher à la filière viticole, électoralement et économiquement importante, n'a jamais été facile pour les gouvernements.

Alcool

« Le vin n’est pas un alcool comme les autres ». La déclaration du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, ce mercredi, faisait preuve d’une grande mansuétude à l’égard du vin. Elle n’est que la dernière d’une longue liste, tant ce breuvage national a toujours été présent dans l’esprit des politiques.

La relation entre les dirigeants et la consommation de vin vient de loin. « Même à l’époque moderne, sous Louis XIV, on légifère et on contrôle », explique d’emblée à L’Express Stéphane Le Bras, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Clermont-Auvergne. Bien plus récemment, lors de sa visite au salon de l’agriculture en début d’année, Emmanuel Macron avait expliqué boire du vin tous les jours.

« Le président traite bien l’agriculture en général », estime pour L’Express Jean Petaux, politologue à Science Po Bordeaux. D’ailleurs, la conseillère d’Emmanuel Macron pour le domaine de l’agriculture, Audrey Bourolleau, est une ancienne du principal lobby du vin en France, Vin et société.

Le lien entre politique et vin en France est double. « C’est une filière économique importante et il y a une dimension civilisationnelle », détaille Stéphane Le Bras.

« [Chez certains députés] il est question de patrimoine, de mode de vie. Aussi de lutte contre la bien-pensance », appuie Jean Petaux.

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