Vous reprendrez bien un peu de Cannabidiol ? Impact du CBD sur les fonctions cognitives lors du sevrage en nicotine

Le Cannabidiol (CBD) pourrait avoir sa place dans ce domaine. Il aurait un effet sur le craving en substance psychoactive, et notamment sur la diminution du nombre de cigarettes fumées chez les sujets dépendants.

Cannabis

Lors du sevrage en nicotine, de nombreux phénomènes physiologiques, émotionnels et cognitifs apparaissent et peuvent culminer dans les heures suivant l’arrêt du tabac. Une méta-analyse récente montrait que chez les fumeurs récemment abstinents, on observait ainsi une augmentation de l’impulsivité associée à une diminution des capacités d’inhibition, et à un déficit en mémoire de travail. Ces altérations pouvant perturber le maintien de l’abstinence et le bon déroulement de la prise en charge, il parait pertinent de s’intéresser à des stratégies pro-cognitives pouvant permettre de lutter contre ces symptômes.

 

Le Cannabidiol (CBD) pourrait avoir sa place dans ce domaine. Il aurait un effet sur le craving en substance psychoactive, et notamment sur la diminution du nombre de cigarettes fumées chez les sujets dépendants. Mais on retrouve également dans la littérature qu’il aurait une action pro-cognitive et plus particulièrement une action protectrice sur le plan cognitif contre les effets du Tétrahydrocannabinol (THC). Les auteurs ont donc cherché à évaluer si une dose de CBD pouvait améliorer les performances cognitives chez un sujet en sevrage aigu de nicotine.

 

Trente fumeurs de tabac dépendants et n’étant pas actuellement dans une démarche de soin ont participé au protocole. Ils ont été randomisés pour recevoir 800mg de CBD ou de placebo par voie orale. L’abstinence tabagique était vérifiée par mesure du monoxyde de carbone dans l’air expiré. Les sujets ont ensuite été soumis à plusieurs tests cognitifs évaluant l’impulsivité (tâche de « choix de montants hypothétiques » ou « delay discounting », et test du Go/No-Go) et la mémoire (test de rappel, et test N-Back).

 

Aucun impact du CBD n’a été observé en ce qui concerne les tests de rappel, de « delay discounting » et de N-Back. Le groupe CBD a même commis au cours de cette étude  plus d’erreur au test de Go/NoGo que le groupe contrôle.

 

Ils concluent donc que chez les fumeurs de cigarettes dépendants en sevrage aigu, l’administration de CBD n’a pas permis d’améliorer le fonctionnement cognitif sur des tâches pourtant altérées par le contexte d’abstinence. Ils suggèrent toutefois de poursuivre les recherches à ce sujet pour étudier d’autres posologies en termes de dose ou de schéma d’administration.

 

 

 

 

Par Julien Cabé 

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