2 épisodes de binge drinking perturbe à long terme la mémoire et ses mécanismes cellulaires chez le rat

Alcool

Deux cuites à l’adolescence suffisent pour perturber durablement les processus à la base de la mémoire

Contrairement à l’idée reçue qu’une intoxication éthylique ou le fameux binge drinking ne laisse pas de traces dans le cerveau, les travaux réalisés par le Pr Olivier Pierrefiche au sein de l’unité INSERM ERi 24 ( https://grap.u-picardie.fr/ ) dirigée par le Pr Mickael Naassila, démontrent le contraire dans une publication qui vient de paraître dans l’International Journal of Neuropsychopharmacology. En effet chez le rat adolescent l’exposition à deux cuites répétées avec des alcoolémies de 2 g/l abolit complètement le processus de dépression à long terme de l’activité synaptique dans l’hippocampe même à un délai de 48h. Cette abolition de s’accompagne aussi d’un déficit d’apprentissage dans le test de reconnaissance du nouvel objet. Cet effet de l’alcool passe par une action sur le récepteur NMDA du glutamate avec notamment un changement de ses propriétés pharmacologiques impliquant sa sous unité 2B et il est possible de bloquer les effets de ces cuites en administrant juste avant l’alcool de la D-sérine, une molécule qui permet de diminuer les effets de blocage de l’alcool sur le récepteur NMDA. Enfin, les effets de l’alcool sont mimés par la kétamine, une autre drogue utilisée aussi comme anesthésique qui bloque le récepteur NNMDA. Au total ces résultats doivent être rappelés aux jeunes qui penseraient que le binge drinking n’a pas d’impact à court terme sur leur capacité d’apprentissage et de mémorisation.

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