Kétamine : qu’est-ce que c’est ?
La kétamine est à l’origine un médicament. C’est un dérivé de la phencyclidine.
“Cette substance est principalement utilisée comme anesthésique en chirurgie vétérinaire mais aussi en médecine humaine à moindre mesure”, décrypte le
Pr. Amine Benyamina, psychiatre, addictologue et président d’Addict’Aide.
“Elle est également détournée de son usage par des consommateurs de drogue” informe-t-il.
Un médicament utilisé pour des opérations ou contre la dépression
La kétamine utilisée dans la médecine
La kétamine est parfois utilisée en anesthésiologie, plutôt comme un adjuvant lors d’une anesthésie générale. Elle a également une
action antalgique à action rapide et peut être prescrite dans la
prévention des douleurs péri-opératoires ainsi que dans le
traitement des douleurs neuropathiques chroniques dites “rebelles”.
C’est aussi un médicament actuellement développé par l’industrie pharmaceutique, pour
soigner la dépression.
“Il s’agit d’un traitement avec une posologie infime qui permet d’améliorer les effets dépressifs et qui a une action ‘anti-suicide’” précise le Pr. Benyamina.
“Cela constitue une voie d’espoir importante pour le traitement de la dépression car il permet une action rapide sur les symptômes dépressifs avec idées suicidaires. »
Le médicament par voie intranasale est le SRAVATO. Il dispose d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) depuis 2019 et est indiqué en association à un antidépresseur par voie orale,
“chez les adultes pour le traitement des épisodes dépressifs caractérisés résistants, n’ayant pas répondu à au moins 2 antidépresseurs différents au cours de l’épisode dépressif actuel modéré à sévère” et aussi, depuis décembre 2020, comme
“traitement aigu à court terme, pour la réduction rapide de symptômes dépressifs constituant, selon l’évaluation clinique, une urgence psychiatrique” informe la plateforme Vidal.
Quels risques ?
Les médicaments à base de kétamine représentent-ils des risques d’addiction ?
“On a affaire à une molécule développée dans un process pharmaceutique. Il n’y a aucun risque d’addiction, la dose est infime” rassure le spécialiste.
“Dans tous les cas, il faut respecter les doses, comme pour les opiacés et prescrire le médicament dans un cadre précis pour éviter le détournement et le mésusage”. En effet, l’administration du médicament a lieu sous surveillance médicale 2 fois par semaine, ce qui permet d’en limiter l’utilisation.
“Par son action rapide, inhabituelle pour un médicament antidépresseur, ainsi que par son mode d’action, la kétamine représente une voie inédite dans la recherche de nouvelles thérapies contre la dépression”, indique Vidal.
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