
Un « anesthésiant pour chevaux » détourné. La kétamine touche un public de plus en plus large, notamment en France, selon une note publiée mercredi 11 juin par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). La « ké », comme la surnomment les consommateurs, est, à la base, un produit qui provient de la médecine vétérinaire. De manière très encadrée, elle est aussi utilisée en psychiatrie contre la dépression sévère.
Les usagers illicites de kétamine y recherchent ses effets stimulants, hallucinatoires, désinhibant. Ce sont surtout des hommes adultes qui la consomment dans des contextes festifs pour contrer les effets indésirables de l’alcool ou d’autres opioïdes ou en association, comme stimulants, avec de la cocaïne et de l’ecstasy. La diffusion de la kétamine s’élargit, par exemple, dans les soirées chemsex, selon l’étude de l’OFDT.
Mais sa consommation reste marginale, indique le rapport, comparée à d’autres drogues. Moins de 3% des adultes français disent avoir déjà essayé.
Ce qui change, c’est, d’une part, le prix de la substance qui a baissé à environ 20 euros le gramme aujourd’hui, contre 50 euros le gramme il y a 15 ans. Et, d’autre part, l’image du produit qui n’est plus perçu comme dangereux alors que les risques sont bien réels. « Il y a les risques cardiovasculaires en termes d’accidents, en termes de vulnérabilité aux violences et notamment aux violences sexuelles », explique le docteur Guillaume Airagnes, directeur de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. « Et il y a la question des actes un peu inconsidérés qu’on peut faire quand on est aux prises avec des hallucinations. »
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