Alcool : ces 20 % de consommateurs qui font le bonheur des alcooliers

Le mythe du "bon vivant" est fortement ancré en France, mais l'étude publiée aujourd'hui révèle que le "bon vivant" est surtout un "gros buveur".

Alcool

Aujourd’hui Sante Publique France publie l’état des consommations d’alcool et leurs conséquences pour la santé dans notre pays. Ces données permettent de bâtir une politique alcool cohérente et font la preuve de son urgence.

Trois points à retenir :

  • La consommation d’alcool en France reste élevée,
  • Alors qu’elle baissait régulièrement depuis la seconde guerre mondiale, la consommation d’alcool ne baisse plus en France depuis 5 ans : les détricotages successifs de la loi Evin, sur injonction du lobby de l’alcool ont permis d’enrayer complètement, en toute discrétion, cette tendance historique
  • Il existe une frange de très gros buveurs : 10% des consommateurs d’alcool boivent à eux seuls 58% de l’alcool consommé

Les données de SPF confirment que l’alcool est un facteur majeur de mortalité et qu’il constitue un fardeau sanitaire et social considérable. Il faut sans cesse rappeler derrière les chiffres la somme de souffrances individuelles des malades et de leurs proches et le lien très fort avec les violences subies.

On peut en tirer trois conclusions :

  • The Conversation, dans son article confirme ce que nous avions précédemment traité dans l’article intitulé « Comment Vilfredo Pareto peut vous aider à comprendre la consommation d’alcool et à agir sur les dommages ?» : à savoir que 20% des français consomment 80% de l’alcool vendu. Nous avions également mis en valeur le fait que 20% des consommateurs sont victimes de 80% des dommages.
  • Le modèle économique de l’alcool est fondé sur les consommateurs excessifs et les dépendants
  • Il est absolument nécessaire de mener une politique énergique pour réduire les risques et les dommages liés à l’alcool. Pour être efficace, elle doit être centrée sur les buveurs excessifs notamment au-delà de 20/30 verre par semaine (à savoir entre 3 et 4 verres par jour).

Que faut-il donc faire ?

Il faut donc dénormaliser l’ivresse et les consommations excessives et montrer que ce qui se cache derrière « le bon vivant » est en réalité, bien souvent, un gros buveur ou un « alcoolique ». Pour cela, nous proposons de nous appuyer sur ces 5 mesures claires, reconnues comme efficaces par tous les experts de santé, pour promouvoir une consommation responsable :

  • La mise en place d’un prix minimal de l’alcool
  • Un fonds de 100 millions d’euros pour la prévention alcool
  • La taxation des prémix 
  • La taxation et le contrôle de la publicité et l’interdiction pour les mineurs
  • La mise en place d’un « Mois de Janvier Sobre »

 

 

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