« Les fumeurs adultes plus aisés ont plus de chances d’arrêter de fumer, mais cette inégalité se réduit parmi ceux qui utilisent le vapotage », précise l’auteur référent. Selon l’étude publiée dans le BMC Public Health en accès libre, le ratio de chance d’être ex-fumeur présente un handicap de 18% pour les plus pauvres sans s’aider du vapotage, et se réduit à 12% avec le vapotage, au Royaume-Uni.Les conditions sociales et les mesures politiques jouent un rôle évidemment dans ces inégalités. Par exemple, l’inégalité à l’arrêt tabagique entre groupes sociaux en Suisse atteint en 2011 un handicap de 66% pour les moins diplômés, selon les données du suivi Sapaldia. Les élites de santé suisses entravent de longues dates autant se peut la voie de la réduction des risques face au tabagisme.
Les plus pauvres ont moins de chances de réussir leur arrêt
Principale cause évitable de maladies, le tabagisme est un facteur majeur d’inégalités sociales de santé. Les groupes sociaux défavorisés sont à la fois proportionnellement plus nombreux à fumer et moins à réussir leur arrêt, malgré des tentatives aussi nombreuses que les plus aisés. Dans le contexte de l’accroissement brutal des inégalités sociales de santé, le rôle du vapotage pour aider les fumeurs défavorisés à arrêter de fumer est une question primordiale de santé publique. Elle n’a pourtant reçu que peu d’attention jusqu’ici.
« Historiquement, les individus plus favorisés ont mieux réussi à arrêter de fumer que ceux qui sont plus défavorisés, mais cette inégalité s’est réduite ces dernières années [au Royaume-Uni], et les cigarettes électroniques ont été suggérées comme une explication possible de cette tendance », souligne l’étude. Les chercheurs écossais ont évalué le rapport entre vapotage et arrêt tabagique en fonction des niveaux socio-économiques (SEP) construits à partir de trois mesures: le niveau d’éducation, la situation professionnelle et le revenu net.
Ils ont distingué
trois cas de recherche. Le lien entre vapotage et niveau socio-économique ainsi que le tabagisme chez les adolescents ; la relation entre le niveau socio-économique et le vapotage des adultes; et la relation entre l’arrêt tabagique avec le vapotage et le niveau socio-économique des ex-fumeurs. Pour évaluer l’impact du vapotage sur les inégalités sociales de santé liées au tabagisme dans le contexte britannique, les auteurs ont voulu évaluer son impact sur les fumeurs et l’arrêt tabagique, mais aussi sur les non-fumeurs, notamment les jeunes adolescents, et une éventuelle initiation à sa consommation.
Chez les jeunes ados, une expérimentation du vapotage rare
Dans le groupe
des adolescents de 10 à 15 ans, 7,5% déclarent avoir fumé et 3,4% avoir vapoté au moins une fois dans leur vie,
« bien que cela puisse inclure aussi bien du vapotage régulier que peu fréquent » ou même un simple essai. Parmi ceux qui avaient vapoté, 62,5% avaient déjà fumé.
« Nos résultats concordent avec les rapports sur la faible prévalence de vapotage chez les jeunes, en particulier chez les jeunes qui n’ont jamais fumé », précise l’étude. L’absence de question de l’enquête initiale sur la fréquence d’usage et la présence ou non de nicotine me semblent limiter l’analyse de ces chiffres.
Un article de Philippe Poirson issu du site https://vapolitique.blogspot.com/
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