DROGUES / L’ancien patron des Stups cerné par la justice

En garde à vue depuis lundi avec trois de ses ex-collègues, François Thierry doit répondre aux accusations portant sur le rôle de son ancien service dans l’importation de dizaines de tonnes de cannabis. Les relations sulfureuses qu’il entretenait avec l’un de ses principaux indics interrogent aussi la justice.

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La justice a sorti l’artillerie lourde. Quatre policiers ont été placés en garde à vue lundi, dont l’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) François Thierry dans le cadre d’une enquête ouverte pour «trafic de stupéfiants», «importation en bande organisée», «association de malfaiteurs» et «blanchiment». L’actuel numéro 2 du service, le magistrat Patrick Laberche, ancien procureur à la section antiterroriste du parquet de Paris, a également été placé en garde à vue à l’IGPN, la «police des polices». De même que deux autres policiers de l’Office des stups, un commandant et un brigadier-chef. Entre lundi et mardi, neuf autres fonctionnaires devaient être convoqués devant les bœuf-carottes, dessinant les contours d’un vaste coup de filet. Deux perquisitions ont aussi été menées, une dans les locaux de l’Ocrtis et l’autre au domicile personnel de François Thierry.

Cette vague d’opérations sans précédent s’inscrit dans le cadre de l’information judiciaire ouverte à l’automne 2015, à la suite de la plus grosse saisie de cannabis réalisée dans Paris intramuros. Une prise saluée à l’époque par François Hollande. Ce 17 octobre 2015, sept tonnes de shit, réparties dans trois camionnettes, sont saisies par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières boulevard Exelmans à Paris, au pied du penthouse de Sofiane H., un des principaux indics de l’Ocrtis. Le hic, c’est que le parquet de Paris découvre, furieux, l’existence dans la procédure de ce «tonton» au pouvoir exorbitant, directement traité par François Thierry. Aussitôt dessaisi au profit de la brigade des stupéfiants et de la section de recherches de Paris, le patron de l’Ocrtis s’empresse de dénoncer auprès de ses supérieurs «une saisie sèche, intempestive et précipitée de la douane», qui entrave «une infiltration judiciaire très prometteuse». Mais l’enquête sur les méthodes de l’Ocrtis ne fait que commencer.

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