Dans un communiqué de presse daté du 9 juillet, Philip Morris France se réjouit de l’autorisation que lui a récemment accordée aux États-Unis la Food and Drug Administration (FDA) de commercialiser son dispositif de tabac chauffé IQOS en tant que «produit du tabac à risque modifié». En faisant la promotion de l’IQOS en tant qu’outil de réduction de risques plutôt que de réduction d’exposition, le cigarettier outrepasse les droits de communication que lui donne la FDA.
L’Alliance contre le tabac (ACT) et le Comité national contre le tabagisme (CNCT) alertent sur l’offensive du cigarettier.
Pas de réduction de risques avec l’IQOS
En aucun cas, l’IQOS ne peut être considéré comme un outil de réduction de risque. Philip Morris affirme dans son communiqué l’existence d’un «consensus scientifique international indépendant» sur la moindre dangerosité de l’IQOS. Dans les faits, il n’en est rien : l’Organisation mondiale de la santé rappelle qu’il n’existe aucune preuve démontrant que le tabac chauffé soit moins nocif que les produits du tabac classiques. Des recherches indépendantes soulignent que le tabac chauffé regroupe des produits toxiques semblables à ceux émis par une cigarette conventionnelle, même si cela est à un niveau inférieur. Or, la relation entre exposition et risque pour la cigarette conventionnelle étant connu comme non proportionnelle, rien ne prouve qu’une moindre exposition par utilisation du tabac chauffé soit synonyme de réduction de risque.
L’IQOS, cheval de Troie de Philip Morris
L’offensive que mène Philip Morris est préoccupante. En faisant la promotion de l’IQOS en tant qu’outil de réduction de risques, le cigarettier cherche à assouplir la réglementation en vigueur sur les nouveaux produits du tabac et ainsi saper les progrès acquis en matière de lutte contre le tabagisme.