Jeux de grattage : près d’un million d’accros

Sur les quelque 19 millions de joueurs adeptes des tickets à gratter, 5%, soit près d’un million, ne peuvent pas s’en passer. A tel point que SOS Joueurs s’inquiète de la flambée de cette addiction.

Jeux d’argent et de hasard

Avec un ongle bien aiguisé ou une piécette, ils grattent sans compter des cases dans l’espoir de gagner le gros lot. Mais pas de chance, le plus souvent, ce sont des fortunes qu’ils… perdent ! Les accros aux tickets à gratter, un marché florissant encore en hausse de 8% en 2017 selon les chiffres dévoilés cette semaine par la Française des Jeux (FDJ), sont de plus en plus nombreux à demander de l’aide à SOS Joueurs. Cette association ne cesse d’alerter l’opérateur sur les addictions au grattage qui concernent un tiers des personnes qu’elle suit. C’est elle qui, il y a quelques années, avait tiré la sonnette d’alarme concernant le jeu de tirage sur écran dans les bars, Rapido, qui avait finalement été retiré par la FDJ.

Le profil des drogués du grattage ? «Ce sont souvent des populations en fragilité, parfois sous curatelle, avec des troubles bipolaires», observe la psychologue Armelle Achour, directrice de SOS Joueurs. Au service d’addictologie du CHU de Nantes, on soigne aussi des malades du grattage. «Dans notre dernière thérapie de groupe, ils étaient trois sur dix», recense le professeur Marie Grall-Bronnec, spécialisé dans le jeu pathologique. Par rapport aux addicts à d’autres types de jeux, ces patients sont «plus âgés». «On rencontre également plus de femmes», précise-t-elle.