Les cigarettiers accusés de tricher sur les taux de goudron et nicotine

Le Comité national contre le tabagisme a porté plainte au pénal début février contre quatre grands cigarettiers pour «mise en danger de la vie d'autrui».

Tabac

Va-t-on assister à la naissance d’un «filtergate» ou d’un «tobaccogate»? Une plainte pénale pour «mise en danger de la vie d’autrui» a été déposée début février contre les quatre grands fabricants de cigarettes par le Comité national contre le tabagisme (CNCT), qui les accuse de tricher sur les taux de goudron et nicotine, a-t-il annoncé ce vendredi. Le CNCT pointe du doigt «l’existence de minuscules trous» dans les filtres de cigarettes destinés à «falsifier les tests» en agissant comme un «système de ventilation invisible», a-t-il indiqué dans un communiqué. «Ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu’elles ont fixés sont dépassés», fait valoir le CNCT.

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La plainte vise les filiales françaises des quatre grandes majors du tabac: Philip Morris, British American Tobacco (Dunhill ou Lucky Strike), Japan Tobacco International (Camel) et Imperial Brands (dont Seita est une filiale). Elle a été déposée le 18 janvier au parquet de Paris, a précisé l’avocat du CNCT, Pierre Kopp.

Dans sa plainte, le CNCT assure que «la teneur réelle en goudron et nicotine inhalée par les fumeurs serait entre 2 et 10 fois supérieure pour le goudron et 5 fois supérieure pour la nicotine». «Les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument en fait l’équivalent de deux à dix», poursuit le CNCT. Selon lui, les micro-trous dans les filtres font baisser le taux des substances dangereuses uniquement lorsque la cigarette est testée par une machine et pas quand elle est fumée par un individu, car les perforations au laser sont alors bloquées par les doigts et les lèvres du fumeur.