Depuis le début des années 2010, la consommation d’une substance appartenant à la famille des cannabinoïdes de synthèse, connue sous le nom de « chimique » s’est développée dans l’ïle de Mayotte, département français situé dans l’archipel des Comores. Initié à partir de cercles extrêmement restreints, l’usage de « chimique » s’est étendu pour toucher des populations de plus en plus larges composées majoritairement d’adolescents et de jeunes hommes en situation précaire. Afin de mieux cerner ce phénomène s’inscrivant par ailleurs dans un faisceau des multiples crises (sociale, migratoire, sécuritaire) que traverse la société mahoraise, l’Agence régionale de santé-océan Indien a confié une mission d’évaluation à l’OFDT.
À partir d’une analyse documentaire et d’une enquête sur le terrain menée au mois d’avril 2017, utilisant les outils mobilisés dans le cadre du dispositif de veille Tendances récentes et nouvelles drogues ̶ groupes focaux, entretiens, questionnaires qualitatifs, observations ethnographiques ̶ l’étude dresse un état des lieux de la situation. Elle propose également un certain de nombre de pistes de travail afin de construire une réponse publique à la hauteur des enjeux.