le rapport du Royal College of Physicians (l’Académie Royale de Médecine)
Un nouveau rapport diffusé mardi par l’Académie Royale de Médecine (‘De la Nicotine sans fumer : la réduction des dommages liés au tabac’) conclut que la e-cigarette peut être utilisée dans le cadre de politiques de santé publique menées au Royaume-Uni. Les fumeurs peuvent être rassurés et encouragés à les utiliser, et le public peut être tranquillisé sur le fait que la e-cigarette est bien moins dangereuse que le tabac.
Fumer du tabac est addictif et mortel. La moitié des fumeurs de longue durée meurent prématurément, perdant en moyenne 3 mois d’espérance de vie par an après l’âge de 35 ans, et environ 10 ans au total. Bien que la consommation de cigarettes au Royaume-Uni ait progressivement baissé pour atteindre 18% aujourd’hui, on compte encore 8,7 millions de fumeurs. La politique de réduction des dommages a permis de mettre en oeuvre une stratégie supplémentaire pour protéger le groupe de fumeurs des handicaps et décès prématurées liés au tabac.
Depuis 2007, date à laquelle la e-cigarette a été autorisée au Royaume-Uni, la e-cigarette a été l’objet de diverses controverses médicales et de débats publics. Les 200 pages du rapport examinent les analyses scientifiques, les politiques publiques, les propositions de régulation et les enjeux éthiques entourant la e-cigarette et les autres sources non-tabagiques de nicotine, de façon à aborder ces controverses et incompréhensions en proposant des conclusions fondées sur les nouvelles preuves disponibles :
- La e-cigarette n’est pas une porte d’entrée vers le tabagisme – Au Royaume-Uni, la quasi-totalité des fumeurs d’ e-cigarettes fumaient, ou avaient déjà fumé, du tabac avant de commencer.
- La e-cigarette n’entraîne pas une banalisation de la consommation de tabac – il n’est pas prouvé que la thérapie de substitution à la nicotine pas plus que la e-cigarette entraîne une banalisation de la cigarette. Aucun de ces produits n’a jusqu’à présent attiré un nombre significatif de consommateurs parmi les adultes non-fumeurs, ni apporté la preuve d’une porte d’entrée avérée dans le tabagisme.
- La e-cigarette pour arrêter de fumer– Parmi les fumeurs, la e-cigarette semble mener à des tentatives d’arrêts qui n’auraient pas eu lieu sans ça, et, parmi eux, certains sont parvenus à arrêter. De ce point de vue, la e-cigarette peut être considérée comme une porte de sortie du tabagisme.
- La e-cigarette et les dommages à long-terme – la possibilité de dommages liés à une consommation à long-terme d’ e-cigarettes ne peut être rejetée en raison de l’inhalation d’ingrédients autres que la nicotine, mais semble en proportion très faible, et substantiellement moins importante que celle provoquée par l’inhalation de tabac. Avec des produits appropriés standardisés pour minimiser l’exposition aux autres ingrédients, il devrait être possible de réduire plus encore les risques pour la santé. Bien qu’il ne soit pas possible d’estimer précisément les risques sanitaires à long-terme associés à la e-cigarette, les données disponibles suggèrent qu’ils n’excèdent probablement pas 5% de ceux associés à la consommation de produits tabagiques, et pourraient bien être substantiellement moindre que ceux estimés.
Le rapport reconnaît la nécessité d’une régulation proportionnée, mais suggère que cette régulation ne devrait pas permettre principalement d’empêcher le développement et l’utilisation de produits associés à la réduction des dommages par les fumeurs. Une stratégie de régulation devrait procéder d’une approche équilibrée, en cherchant à assurer l’innocuité du produit, à permettre et encourager les fumeurs à utiliser des produits alternatifs au tabac, et à détecter et prévenir les effets qui s’opposent aux objectifs globaux des politiques de contrôle du tabac.