Durant plus de dix ans, la « colline », localisée dans le XVIIIe arrondissement de Paris
Porte de la Chapelle), a été l’un des plus importants points de vente et de consommation de crack de la capitale.
Située sur un talus niché entre deux bretelles d’accès au boulevard périphérique, cet endroit était également un lieu de vie pour plusieurs dizaines d’usagers installés dans des habitations de fortune. Cette scène ouverte a régulièrement fait l’objet d’opérations d’évacuations par les forces de l’ordre, entraînant un déplacement des consommateurs et des revendeurs vers d’autres sites à proximité. En 2019, des opérations de « nettoyage » du site ont été menées, engendrant la destruction totale du bidonville et l’expulsion des occupants. Avant son évacuation définitive le 13 novembre 2019, on dénombrait jusqu’à 200 passages quotidiens : le crack y était disponible 24 heures sur 24.
De nombreux observateurs ont fait état d’une hausse des phénomènes de violence en 2019. Des associations qui y intervenaient ont été amenées à quitter les lieux du fait de tensions entre usagers mais aussi entre usagers et intervenants. Ces derniers constataient que de nombreux usagers présentaient des blessures, nécessitant parfois des soins en urgence. Les fermetures du Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques liés à l’usage de drogues (CAARUD) « Boutique 18 » en fin
d’année 2017, puis du Centre d’accueil et d’orientation pour migrants en avril 2018, ont favorisé la proximité entre migrants et consommateurs de crack, populations qui ne se côtoyaient pas ou peu jusqu’alors, générant conflits et tensions. Elles ont par ailleurs aggravé les conditions socio-sanitaires de ces populations.
Rapport complet : https://www.ofdt.fr/ofdt/fr/trend/paris19.pdf
Synthèse : https://www.ofdt.fr/ofdt/fr/trend/syntheseTREND2019_Paris_SSD.pdf