Une terrasse fermée dans un café parisien, sur les Grands Boulevards. Il fait froid dehors, la pluie tombe. Et des gens fument en sirotant leur café. Trois jeunes filles sont étonnées lorsqu’on leur fait remarquer qu’elles contreviennent à la loi : «Ah oui… On n’a pas le droit. A force, sur les terrasses, on ne sait plus si c’est autorisé ou pas… Mais si quelqu’un se plaint, j’éteins tout de suite ma cigarette», assure Lola, 22 ans. Sa copine acquiesce. «En général, ça se passe bien avec les non-fumeurs. Je n’ai pas l’impression que ça gêne.» Pourtant la réglementation est claire : il est interdit de fumer dans les établissements qui accueillent du public. On peut le faire seulement en terrasse si celle-ci n’est pas couverte ou si son entrée principale est entièrement ouverte.
Mais cette réglementation est loin d’être respectée. A l’issue d’une longue bataille procédurale, l’association Droit des non-fumeurs (DNF) vient de faire condamner par la cour d’appel de Paris deux établissements hors la loi. La société Self-service Royal, qui gère le café Zéphyr, boulevard Montmartre à Paris, devra verser 40 000 € à DNF. Des constats d’huissier ont montré que sa terrasse était bien fermée, que des cendriers étaient mis à disposition des clients et que, malgré des injonctions, rien n’était fait pour dissuader les gens de fumer. L’entreprise n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.