En une décennie (2012-2022), la consommation de cocaïne a explosé en Europe, selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Undoc) publié lundi 11 septembre 2023. L’Europe occidentale et centrale, qui inclut la France, est le deuxième marché mondial de la cocaïne.
Cette drogue, produite en Amérique du Sud, parvient jusqu’en Europe via les ports, principalement. Plusieurs grosses saisies de cocaïne ont, par exemple, eu lieu ces dernières années au port du Havre (Seine-Maritime). Au total, en France, l’Office anti-stupéfiants (Ofast) a saisi 27,7 tonnes de cocaïne en 2022, contre 2,1 tonnes en 2001.
Ce psychotrope stimulant attire une gamme de plus en plus large de classes d’âge et de milieux sociaux. Plus d’un Français (18-64 ans) sur vingt déclarait en 2017 l’avoir déjà expérimentée au moins une fois. C’est trois fois plus qu’en 2000. Et aujourd’hui quelque 600 000 Français en consomment chaque année, selon un rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publié en mars 2023.
Dans les années 1980 et 1990, l’usage de la cocaïne concernait essentiellement des personnes de milieux sociaux favorisés, proches du monde du spectacle, ou au contraire de publics marginalisés, en retrait du marché du travail. Depuis les années 2000, cet usage s’est généralisé à d’autres milieux.
Les chômeurs sont toujours très concernés (8,7 % ont expérimenté la cocaïne en 2017), mais les actifs occupés ne sont plus tant en retrait (5,6 % en 2017). Les professions intermédiaires et ouvriers sont particulièrement touchés (6,2 %).
La cocaïne touche finalement désormais l’ensemble des milieux sociaux.