ALCOOL / Craving, anxiété et dépression : impact du sevrage d’alcool selon le sexe

Depuis une quinzaine d’années, le craving (envie irrésistible de consommer la substance) est devenu un concept central en addictologie. Pourtant, il s’agit d’un concept complexe et hétérogène, et de nombreuses définitions ont été proposées pour ce terme, avec des théories neurobiologiques distinctes pour chaque terme (pour un article de synthèse sur le sujet, le lecteur pourra se référer au travail de Henri-Jean Aubin et Marylin Skinner paru en 2010 dans Neurobiobehavioral Review).

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homerDepuis une quinzaine d’années, le craving (envie irrésistible de consommer la substance) est devenu un concept central en addictologie. Pourtant, il s’agit d’un concept complexe et hétérogène, et de nombreuses définitions ont été proposées pour ce terme, avec des théories neurobiologiques distinctes pour chaque terme (pour un article de synthèse sur le sujet, le lecteur pourra se référer au travail de Henri-Jean Aubin et Marylin Skinner paru en 2010 dans Neurobiobehavioral Review).

 

Dans un article paru ce mois-ci dans ACER, l’équipe belge de Philippe de Timary (Université Catholique de Louvain) est allé regardé chez plus de 250 patients, l’effet d’un sevrage encadré d’alcool sur les scores de craving, d’anxiété et de dépression de sujets alcoolodépendants. Les patients ont eu une double évaluation clinique (démarrage du sevrage et à J18).

 

Les auteurs montrent plusieurs choses. D’abord, le sevrage encadré d’alcool améliore très significativement les niveaux de craving, d’anxiété et de dépression. Il était déjà connu que l’arrêt de l’alcool a des effets très rapides sur la réduction des taux d’anxiété et de dépression, et cette étude le confirme. Par ailleurs, en début de sevrage, le craving est très lié à la présence d’affects négatifs. En fin de sevrage, une association entre craving, affects négatifs, et dépression, est constatée uniquement chez les femmes. Toujours chez les femmes, le niveau de dépression initial est prédictif du craving à J18.

 

Cette étude montre les liens étroits entre humeur et anxiété et symptomatologie addictologique. L’évaluation régulière des niveaux d’anxiété et de dépression devrait faire partie intégrante de tout bon suivi addictologique.